«… Le groupe des BRICS, qui réunit le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, se cherche encore une identité.
Pour l’heure, les cinq pays émergents, qui représentent 40% de la population mondiale et pèsent près de d’un quart du PIB de la planète, ont surtout en commun leur insolente croissance. Un socle économique favorable à une grande intégration, mais qui reste encore à consolider.
Plus ambitieuse, la volonté de définir une diplomatie commune est carrément une vue de l’esprit, tant les divergences sont grandes au sein des BRICS face aux crises politiques internationales.
Les BRICS prennent forme. Et le quatrième sommet des cinq pays émergents qui s’est tenu en mars 2012 à New Dehli, pourrait déboucher sur quelques décisions concrètes : « Les BRICS forment un groupe à caractère unique. Il n’est pas fondé sur la géographie, comme l’Union Européenne (UE) ou l’Association des nations d’Asie du Sud-est (ASEAN). Au-delà de leur rôle de moteur de la croissance mondiale, les cinq pays émergents sont unis dans la volonté de chercher des solutions durables face aux défis mondiaux ; ils en ont les moyens » (propos du secrétaire aux Affaires économiques du ministère des Affaires étrangères de Delhi).
Bien que Pékin et New Delhi aient revu leurs prévisions de croissance à la baisse, les deux capitales affichent des chiffres à faire pâlir d’envie l’Europe et les Etats-Unis : + 7.5% d’augmentation du PIB en Chine cette année et + 6.9% en Inde.
Selon un rapport publié, l’Inde pourrait devenir la première puissance mondiale en 2050.
Le point d’orgue en sera toutefois la création d’une « banque des BRICS », déjà surnommée « South-South Bank ». Le projet proposé par les indiens n’en est qu’à ses balbutiements. Mais l’idée tombe à pic, alors que les BRICS cherchent à formaliser leur existence en se forgeant des institutions.
La banque des BRICS serait notamment appelée à financer des projets d’infrastructures dans les pays en développement. Elle serait aussi un excellent moyen de contourner l’euro et le dollar au profit de la monnaie chinoise.
Ce qui n’est pas pour plaire à tous les membres du groupe. Le Brésil se plaint de la sous-évaluation du yuan.
John MASHAKA, analyste, affirme : « Ce projet de banque montre que les pays émergents tentent de se retirer de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI), qui sont dominés par les occidentaux »…. »
By Marie-France CALLE in « Le Figaro » du 29 Mars 2012
Le blog : Cet article de Mars 2012 est d’une très haute importance, et le blog félicite marie France CALLE de l’avoir écrit….
Cette démarche mise en place par les BRICS et peu connue du grand public est une nouvelle étape importante pour la mondialisation future…….
Il faut le savoir!