« Alors que le modèle de » l’Ecole de Chicago » et où Milton FRIEDMAN s’estompe, la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises » est une révolution en marche.
L’homme a toujours pensé que la cohésion et la motivation des équipes était un gage de qualité et de productivité au travail. Ainsi on pourrait imaginer de classer les sociétés sur différents critères : salaire et reconnaissance, développement professionnel, environnement du travail, management, valeurs, réputation.
Aussi, nombreuses sont les sociétés qui ont développé, parfois sans le savoir ni le faire savoir, des actions qui relèvent de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) : faire un bilan carbone, informer l’entourage de ses projets industriels, s’imposer une certaine transparence dans le management, accentuer les efforts de formation des salariés, lutter contre la discrimination à l’embauche, etc….
Quelle signification donner à toutes ces initiatives, dans un capitalisme en perte de repère et au sein duquel nombre de dirigeants s’interrogent sur le sens de leur activité ? La RSE est-elle une vraie vague de fond qui nous promet une économie plus humaine, comme nous l’explique ses partisans ou bien est-elle condamnée à rester un mouvement humaniste marginal à l’échelle mondiale ?
La RSE n’est pas une mode. Elle avance sous l’effet de multiples facteurs et de contraintes qui s’intensifient, progressivement, dans plusieurs champs de la Société : les entreprises bien sûr mais aussi les administrations et collectivités (prise en compte de données environnementales dans le cadre des marchés publics), ou encore du fait des citoyens, des clients, d’ONG ou d’institutions financières.
La RSE trouve essentiellement son origine dans les réflexions engagées depuis une trentaine d’années au sein des Nations Unies. La prise de conscience et les premières alertes sur les dommages sociaux et environnementaux générées par le capitalisme proviennent de la communauté politique internationale, poussée elle-même par les ONG, les scientifiques et la Société civile, avant que entreprises multinationales soient elles mêmes confrontées à la question.
L’idée de la RSE fait son chemin, tortueux certes, tant le dialogue international à son sujet fait appel à des cultures différentes. La RSE doit elle rester purement volontaire, c’est-à-dire totalement gérée par les entreprises, ou doit-on légiférer et leur imposer des règles ?
Si les instances internationales peinent parfois à se mettre d’accord, pour établir des règles communes (l’élaboration de la norme internationale ISO 26000 a mis plus de cinq ans avant de déboucher en novembre 2010), les opinions publiques, les consommateurs et les ONG n’ont pas attendu pour faire pression.
La RSE est aussi porteuse de performance, elle est un facteur de croissance à part entière. A ce titre, les arguments ne manquent pas. En améliorant le bien-être des salariés, une stratégie RSE peut ainsi améliorer la qualité de leur travail tout en diminuant l’absentéisme, elle réduit le risque de mauvaise réputation pour l’entreprise, elle fidélise ses clients et ses fournisseurs, elle améliore son image, elle permet des économies d’énergies et de matières premières.
Il est difficile de quantifier, économiquement ses avantages, d’autant que la RSE est une démarche complexe qui combine des pratiques diverses : une entreprise peut-être très vertueuse en matière de protection de l’environnement mais beaucoup moins exemplaire en matière sociale !….»
By Didier DURAND in « BREF RHONE-ALPES » du 26 Mars 2012 « L’entreprise responsable »
Le blog : Peu connu ou pas assez, cette notion ou cette nouvelle responsabilisation se fait jour.
L’excellente parution qu’est « Bref Rhône Alpes » et son directeur , Didier DURAND, toujours en pointe dans la recherche et les idées nouvelles et futures, et mise à disposition d’un public de plus en plus large, nous permet en les saluant, de mettre à disposition cette excellente synthèse.