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La politique ! Réalisme et déclinisme moral : réflexion, engagement de chrétien (Note doctrinale 2002)

« […] En deux mille ans d’histoire, l’environnement du chrétien n’a cessé de changer. L’édition 2011 de l’Annuaire pontifical nous apprend que le nombre des catholiques et des prêtres n’a jamais été aussi élevé depuis la naissance de Jésus : ils sont 1 181 milliard de baptisé en 2009 (contre 1 166 milliard en 2008). Et les prêtres sont passés de 405 000 en 2000 à 410 600 en 2009. Pour autant, la progression du christianisme dans le monde ne s’est jamais faite sur un lit de roses.
Sans revenir sur les persécutions de masse qui ont meurtri son histoire, la vie chrétienne a toujours été un combat, y compris dans les sociétés pacifiques. Maritain disait que, depuis l’origine de l’humanité, le bien et le mal progressaient parallèlement.
[…]
A propos de questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politiques, le cardinal Joseph Ratzinger en 2002 ( prenait acte de la « fin d’une époque », pour appeler à « des formes de participation nouvelle à la vie publique ».
La nouvelle époque n’est plus à la reconnaissance commune de valeurs objectives ordonnant les lois et les mœurs. La culture dominante oriente les comportements par le biais des législations selon une conception de l’homme et du bien commun qui remet en cause le socle fondateur de la civilisation qui a émergé du christianisme. « On constate aujourd’hui, écrivait le futur Benoît XVI, un certain relativisme culturel qui se révèle dans sa nature comme un système et une défense d’un pluralisme éthique favorable à la décadence et à la dissolution de la raison et des principes de la loi morale naturelle. »
Sans conteste, cette Note doctrinale, brève et dense, voulue et approuvée par le pape Jean-Paul II, constitue le document de référence de toute œuvre politique chrétienne, et de tout l’engagement public du laïc chrétien dans la société d’aujourd’hui.
[…]
Par bien des aspects, son appel à la cohérence, son refus de tout compromis préjudiciable au respect de la loi morale naturelle, a davantage balisé le débat que clos la question du choix politique des chrétiens et des hommes de bonne volonté. Pour deux raisons : 1/ quelles que soient les circonstances, la condition temporelle de l’homme demeure, tout comme la dimension pratique de science politique ; 2/ le rôle de l’Eglise n’est pas « d’éliminer la liberté d’opinion des catholiques sur les questions contingentes. »
Pour illustrer la difficulté de l’exercice, il faut se souvenir que les évêques des Etats-Unis eux-mêmes demandèrent au cardinal une explication de texte pour éclairer le jugement de l’électeur américain. Le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi confirma que la cohérence du chrétien ne le condamnait ni à l’utopisme ni à la marginalisation politique. C’est en cela que la responsabilité politique du chrétien reste un défi permanent. Ce fut l’ambition du congrès de Lyon d’explorer dans cet esprit les voies nouvelles d’un engagement personnel et collectif des chrétiens de France, soucieux de cohérence et de réalisme. […] »

Le Blog : Riche d’enseignements, voir l’article et le N° de « Liberté et Politique » : « Le réalisme moral en politique, congrès 2010 de l’Association pour la Fondation des services politique (LYON)

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