« Qu’est ce qui pousse les entreprises à délocaliser leurs activités ? Le différentiel de coût de main-d’œuvre ? D’autres critères? A ces questions, le Global Services Location Index d’A.T. Kearney apporte déjà un début de réponse.
La quatrième et dernière édition de cet indice montre que l’avantage « coût » des destinations les plus compétitives (et les plus prisées) décline de manière quasi universelle, tandis que les avantages « compétences » et « environnement de travail » deviennent de plus en plus importants.
C’est le cas pour la Chine et l’Inde, qui sont toujours en tête du classement mais (un peu) moins grâce à leur main-d’œuvre bon marché et (un peu) grâce à leurs viviers de « talents » et à l’amélioration du climat des affaires. L’Inde devance la Chine par ses compétences en langues (l’anglais notamment). Dans les deux pays, la croissance du coût du travail s’est accompagnée d’une croissance des qualifications, ce qui fait que leur attractivité n’en a pas pâti.
Les pays d’Asie du Sud-est se présentent comme leurs challengers, l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Viêtnam figurant à présent dans le Top 20. Les performances de l’Amérique latine ne sont pas mauvaises non plus, cinq pays de ce contient ayant vu leur score s’améliorer (Argentine, Brésil, Chili, Mexique et Uruguay).
En Europe de l’Est, la Bulgarie et la Slovaquie commencent à concurrencer des destinations plus classiques comme la République tchèque, la Hongrie et la Pologne. Les pays baltes combinent un environnement commercial similaire à celui des pays développés et de très bonnes compétences en sciences à des salaires très bas. L’Estonie est comparable, selon A.T. Kearney, à l’Irlande d’il y a 10 ou 15 ans.
Le Moyen-Orient et l’Afrique ne sont pas en reste, l’Egypte, la Jordanie, la Tunisie, la Turquie et Israël améliorant leur position dans le classement, tout comme le Ghana et l’Afrique du Sud.
L’examen détaillé de cet indice et des éléments qui le composent indique clairement aux entreprises qu’il ne leur faut pas baser leur stratégie de délocalisation ou d’externalisation uniquement sur la réduction des coûts. »