Extrait du livre de Sophie COGNARD et Romain GUIBERT (Albin Michel 2012)
« Les français sont égaux en droit devant le mérite qu’arbitre l’école, devant le pouvoir que régit la démocratie, devant la richesse que répartit la concurrence.
Notre classe dirigeante tend à devenir un mode de passe-droits et de privilèges, de combines et de corruption, un monde de l’entre-soi et de la « barbichette » coupé du reste de la population.
Une République ainsi noyautée par le copinage n’est plus qu’un décor à l’abri duquel une élite arrogante se croit tout permis.
Les auteurs donnent les noms, les dates, les chiffres et les puissants en prennent pour leur grade. Les grands principes aussi.
La démocratie ? Bafouée par le cumul des mandats et les conflits d’intérêts.
L’économie de marché ? Détournée au profit des financiers, des affaires et des hauts managers surpayés.
La méritocratie ? Réservée aux enfants de la caste dirigeante qui ont seuls accès aux grandes écoles et aux places. Entre copinage et népotisme, cette élite tend à devenir une caste fermée et même héréditaire.
Ce petit monde vit en vase clos, se retrouve dans les mêmes cercles, les mêmes clubs ou les mêmes coups. Public-privé, gauche-droite, les frontières s’estompent. Il s’agit d’abord d’occuper les places et de faire fortune. Car la cupidité est reine. Les uns cumulent les mandats et les charges, empilent les salaires, les autres ajoutent de généreuses rémunérations à une retraite dorée, voici les parlementaires qui se font avocats, les avocats qui se font agents d’influence. Avec, en prime, l’argent public toujours disponible pour faire des affaires.
L’oligarchie défend ses privilèges en refusant la disparition des grands corps de l’ENA, en s’opposant à la taxation des œuvres d’art, elle assure son impunité en étendant le secret-défense, en réduisant le pôle financier de la justice, en retardant le jugement de certaines affaires. Les fautes ne sont jamais sanctionnées et l’incompétence se voit toujours récompensée par un recasement, un parachute doré ou une retraite royale.
Dans le cas présent, ce sont bien souvent les bons qui, cédant à la tentation d’un système pervers, deviennent les pires …. »
Le blog : Sans oublier, pour faire le tour du problème, souvent exposés dans ce blog , trois autres livres :
* » L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie » d’Hervé KEMPF (Seuil, 2011)
* « La République du copinage » de Vincent NOUZILLE (Fayard, 2011)
* » Le règne des oligarques » d’Alain COTTA (Plon,2011)