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L’Eglise catholique se prépare à affronter l’Islam politique

Le Pape convoque un synode sur le Moyen-Orient pour souder la diaspora chrétienne

« Le sort des dix-sept millions de chrétiens du Moyen-Orient (dont 5 millions de catholiques particulièrement affectés par une diaspora vers l’Occident) préoccupe beaucoup Benoît XVI. Il convoque à Rome, du 10 au 24 Octobre prochain, l’ensemble des cent cinquante évêques résidents des dix-sept pays concernés, et des experts, pour un « synode spécial ». Une première feuille de route, les « lineamenta », a été publiée hier au Vatican. Ce document de trente pages est destiné aux communautés chrétiennes locales qui vont en débattre. En attendant, jamais un document officiel de l’Eglise catholique n’a exprimé aussi clairement les difficultés posées par la montée de l’islam politique. Le ton est donné : « ces courants extrémistes sont une menace pour tous, chrétiens et musulmans, et nous devons les affronter ensemble ». Car, « avec la montée de l’intégrisme islamique, les incidents contre les chrétiens augmentent un peu partout ». Ils sont liés à « des groupes fondamentalistes islamiques qui se diffusent de plus en plus ». Bien sûr, « l’occupation israélienne des Territoires palestiniens » est dénoncée mais l’analyse, pays par pays, charge plutôt un des deux plateaux de la balance. En Irak ? « Les chrétiens ont été une des principales victimes ». En Egypte ? « l’islamisation pénètre (…) modifiant les mentalités qui s’islamisent inconsciemment ». En Turquie ? « le concept actuel de laïcité pose encore des problèmes à la pleine liberté religieuse du pays ». Autre difficulté, les conversions. Le chrétien, lui, reste « libre de le faire » mais souvent « la conversion n’est pas par conviction religieuse, mais pour des intérêts personnels ou sous la pression du prosélytisme musulman ». Eviter « ’attitude de ghetto » Le texte dénonce également le sort des chrétiens immigrés issus des Philippines, d’Inde et du Pakistan. Travaillant dans les pays du Golfe, « ces femmes et ces hommes sont souvent l’objet d’injustices sociales, d’exploitation et d’abus sexuels ». Autre critique, les relations entre la religion et l’Etat : « les relations sont parfois, voire souvent, difficiles, surtout du fait que les musulmans mêlent souvent religion et politique, ce qui met les chrétiens en situation délicate de non-citoyens. » Dernière salve, la liberté de conscience : « quant à la liberté religieuse et à la liberté de conscience, elles sont inconnues dans la mentalité musulmane ».

Dans ce contexte, les chrétiens, « faible minorité », ne doivent pas tomber dans « l’attitude de ghetto » ni se laisser tenter par l’émigration qui « s’est accentuée ». Même s’ils sont divisés, ils doivent travailler entre eux pour « la communion et le témoignage », thèmes du synode. Alors, avec « un grand nombre de musulmans « disponibles pour « lutter contre cet extrémisme religieux croissant », ils pourront maintenir « la foi chrétienne en ces terres saintes ». »

By Jean-Marie Guénois in Le Figaro, 20 janvier 2010

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