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GRIPPE A : Les critiques de l’Académie de médecine

« L’institution tire des leçons de l’échec de la vaccination tandis que l’Assemblée crée une commission d’enquête

Pandémie La gestion de l’épidémie de grippe A (H1N1) en France et dans le monde n’a pas fini de faire des vagues. L’objectif n’est pas tant de mettre en cause la manière dont les politiques, l’administration ou les experts ont géré l’irruption de ce nouveau virus pandémique, mais surtout d’en tirer des leçons pour les p prochaines crises sanitaires liées à la grippe qui ne manqueront pas de se produire. Dans ce cadre, l’Académie nationale de mède »ciné, dans un communiqué rédigé par le professeur Pierre Bégué, au nom de la commission maladies infectieuses et médecine tropicale et de celle des vaccinations, a estimé que les bases sanitaires de la vaccination contre la grippe A (H1N1) étaient justifiées. Mais « la communication médiatique intense et les propos alarmistes ont fait naître rapidement des doutes dans le public sur la réalité des dangers alors difficilement évaluables. Un tel excès risque d’émousser l’adhésion de la population en cas d’une nouvelle alerte de santé publique ». Toute la problématique tient à la difficulté de communiquer en période d’incertitudes. Mais c’est surtout sur les modalités de vaccination que l’académie se montre le plus sévère et propose pour l’avenir un autre mode de gestion : « La stratégie vaccinale imposée par le ministère de la Santé avec recours aux centres de vaccination s’est heurtée à des difficultés logistiques et psychologiques dans la population française où la vaccination est assurée depuis longtemps à 90 % par la médecine libérale (médecins généralistes et pédiatres). L’association d’emblée de ces praticiens de proximité au plan de vaccination aurait sensiblement amélioré l’adhésion de la population. » Fallait-il choisir tout de suite l’option d’un vaccin pour tous ? « Le choix entre une vaccination de masse et une vaccination ciblée pour les personnes à risques n’a pas fait l’objet d’un débat préalable. L’acquisition des vaccins aurait dû se faire par étapes en fonction de l’évolution de la pandémie au sein de la population générale, répond l’Académie. La décision d’une vaccination de masse aurait dû être expliqué »e et justifiée. L’évolution actuelle de la pandémie est rassurante, mais un ou plusieurs rebonds ne peuvent être exclus, légitimant la poursuite de la vaccination. » A ce jour, le bilan de la vaccination ne met pas en évidence d’effets secondaires inquiétants liés aux produits utilisés. Néanmoins, l’Académie estime « qu’à la fin de cette première campagne, l’efficacité, les effets secondaires et le coût de la vaccination (H1N1) devront être évalués avec précision. » L’Académie nationale de médecine considère que dans de telles circonstances « une meilleure concertation entre les autorités sanitaires, les comités d’experts, l’industrie pharmaceutique, les sociétés savantes et les praticiens (généralistes et pédiatres) est indispensable » et elle souhaiterait être associée à l’évaluation de cette vaccination.

Nouveaux foyers en Afrique Hier, l’Assemblée nationale a donné son feu vert à la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) réclamée par le groupe Nouveau Centre. Seuls les groupes Nouveau Centre et GDR (Communistes et Verts) ont voté pour, UMP et SRC (Socialistes et apparentés) se sont abstenus. En dépit de l’abstention de ces deux principaux groupes, la demande de commission d’enquête a été acceptée. Pour qu’elle soit rejetée, il aurait en effet fallu que les 3/5 des votants s’y opposent. « Il ne s’agit pas d’accuser mais d’enquêter », a lancé Jean-Luc Préel, en présentant la demande de commission d’enquête du Nouveau Centre. « Il nous faut connaître les raisons de ce non-succès de la vaccination pour pouvoir faire face à d’éventuelles nouvelles pandémies », a-t-il ajouté. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé hier qu’il était trop tôt pour prétendre que le pic de l’épidémie était complètement passé. A l’issue d’une téléconférence, les experts de l’OMS ont estimé que la situation mondiale était double, avec d’un côté « des preuves d’un déclin ou d’une faible activité de la pandémie dans de nombreux pays et de l’autre de nouveaux foyers de transmission en Afrique de l’Ouest ». La pandémie est « clairement en dé »clin » en Amérique du Nord ainsi qu’en Europe de l’Ouest, mais encore active en Europe de l’Est ainsi qu’en Asie, en Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal et en Mauritanie. En France, l’épidémie est terminée, selon les réseaux de surveillance. »

By M.P. (avec AFP) in Le figaro, 25 février 2010

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