« Le phénomène touche l’église spectaculaire en Allemagne et en Espagne, et commence à se faire sentir en Pologne. Une idée reçue circule toutefois : le Concile Vatican II aurait vidé les séminaires. Pas si simple. Pas de vocation sans communautés vivantes. L’effet est encore plus cinglant dans les zones rurales, jadis fertiles en vocations. Ce qui explique (à l’exception des diocèses Fréjus-Toulon, Belley-Ars et Vannes) le maintien d’un catholicisme urbain et la lente extinction d’un catholicisme rural. La relative subtilité du chiffre annuel des ordinations en France (80 à 120 par an) s’explique par les résultats de quelques unes : 30 diocèses fournissent la moitié des séminaristes, les communautés nouvelles apportent du sang neuf, sans oublier les mouvances plus traditionnelles. En Europe, près d’un tiers (29%) des ordinations sacerdotales sont polonaises. Puissante, l’Eglise polonaise commence toutefois à s’inquiéter car elle connaît un fléchissement constant des vocations. L’Eglise italienne, quant à elle, deuxième en Europe, ne se porte pas si mal même si en dix ans elle passe d’une moyenne de 500 à 400 ordinations par an actuellement. Enfin, les chutes les plus spectaculaires sont pour l’Espagne et l’Allemagne. A l’échelle mondiale, le nombre de prêtres continue pourtant de progresser, grâce aux deux continents, l’Afrique et l’Amérique latine et centrale. Mais pour l’Europe, c’est la pyramide des âges des prêtres qui pose problèmes. En France, ils étaient 14 816 en activité en 2007, mais seulement 3 278 étaient âgés de moins de 60 ans. »