« Politique monétaire
Le pavé dans la mare lancé par le Fonds monétaire international sur les vertus de l’inflation pour sortir de la crise n’a pas laissé l’Europe indifférente. « Le FMI jour avec le feu », a fulminé le patron de la Bundesbank, Axel Weber, dans une tribune au Financial Times Deutschland publiée en février 2010. Le FMI risque de « sacrifier la crédibilité acquise depuis plusieurs décennies par la politique monétaire sur l’autel de la lutte contre la crise », a ajouté le responsable, qui passe pour Lemieux placé dans la course à la tête de la BCE. Son compatriote Jürgen Stark, l’actuel chef économiste de la BCE, a pour sa part parlé de « pas dans la mauvaise direction ».
Recourir à la planche à billets
Les banquiers centraux redoutent par-dessus tout la spirale inflationniste. Ils n’ont pas oublié combien il leur a été difficile de juguler l’inflation à deux chiffres des années 1970 et 1980 – sans même parler de l’hyperinflation d’avant-guerre qui a durablement traumatisé l’Allemagne.
Si la question de l’inflation ne se pose pas dans un contexte de fort chômage et de ralentissement du crédit, la Commission européenne a réitéré sa prévision d’une inflation à 1,1% seulement cette année dans la zone euro, après 1% en 2009, la tentation est forte pour les États de recourir à la planche à billets pour réduire leur endettement, un risque d’autant plus réel que la crise a fait exploser les déficits publics. »
By Claire Gallen, in Le Figaro, 26 février 2010