« La violence psychologique au sein du couple devrait bientôt être passible de sanctions pénales.
Cette proposition de loi est le fruit d’une mission d’information qui a procédé à nombre d’auditions dont celle de Marie-France Hirigoyen, psychiatre et auteure de plusieurs ouvrages sur le harcèlement moral. En 2000, l’enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (ENVEFF) évaluait le taux de signalement des violences conjugales à 13%. Pour le Dr Hirigoyen, « la pénalisation de ces agissements à l’intérêt de dire officiellement qu’il existe des comportements violents sanctionnables même s’ils ne laissent pas de trace physique ».
Néanmoins, en faire un délit n’est utile que si des moyens sont mis en œuvre pour former assistantes sociales, magistrats et médecins…à la prise en charge de ces agissements et à la notion d’emprise. « Plus une femme reste longtemps dans une situation de violence, moins elle dispose de moyens psychologiques d’en sortir. En réagissant tôt, il est possible de modifier les comportements des deux conjoints. »
La violence psychologique est faite de contrôle, de domination, elle isole, humilie. « Les médecins doivent s’alerter quand une femme consulte souvent, sans véritable raison, qu’elle est en permanence tendue, anxieuse et qu’elle semble anormalement dépendante du partenaire », estime le Dr Hirigoyen, qui préconise de systématiser les questions sur le bien-être du couple, comme il est recommandé pour les addictions. »
By Virginie Bagouet, in Impact Médecine, 4 mars 2010
