« Il y a dans cette sage littéraire et cinématographique, tous les ingrédients du succès : le lycée (comme lieu de vie), l’amour (surtout les amours adolescentes, qui fascinent et toujours),l rêve, la virginité et la chasteté (à nouveau très à la mode dans toute une frange de la population adolescente féminine), la différence (notamment physique), la marginalité (mais discrète), l’étrange (mais pas trop inquiétant), la morale (mais pas moralisatrice), le dépassement de soi ( s’obstiner pour surmonter les épreuves), la vie nocturne (n’oublions pas que beaucoup d’adolescents vivent la nuit)…
C’est donc à un effacement du mur entre le bien et le mal, le beau et le laid que nous assistons dans Twilight.
Les grandes certitudes d’antan ont disparu, on ne sait plus très bien où est le bien, où est le mal. C’est dans cet univers moralement incertain que se développe, depuis quelques années, cette humanisation du vampire, devenu un surhomme immortel, qui ne tombe jamais malade ; il est végétarien et ne se nourrit que de sang animal. Il est même très moral, très « fleur bleue », Edward, le sexe ne l’intéresse pas.
Un vampire qui se prend pour un prince charmant, c’est à ne plus rien y comprendre ! Twilight est une histoire rassurante. Qu’il est réconfortant, quand on a 14 ans, de penser qu’il n’y a pas d’un côté le beau et le bien, de l’autre le laid et le mal, mais que chacun de nous possède un peu de tout ça ! Qu’il est rassurant de penser que la perfection n’est pas de ce monde. Ce vampire est décidément terriblement humain. L’identification, à nouveau, peut jouer à plein. »
By Michel Fize, in Le Figaro, 30 novembre 2009