« Àprès la semaine de travail de 40heures (1936), celle de 39 heures (1982), la France a connu près d’une dizaine de lois relatives à la réduction du temps de travail ces quinze dernières années. Sans oublier, au passage, la loi pétainiste du 13 août 1940, qui devait, grâce à la « limitation de la durée de travail », permettre la « répartition du travail disponible entre le plus grand nombre ». Toutes ces initiatives, de droite et de gauche, ont hypercomplexifié notre droit du travail et installé l’idée – totalement fausse – que le rationnement contraint du travail impliquerait un mieux-être collectif.
Les économistes Patrick Artus, Pierre Cahuc et André Zylberberg, qui ont fait un travail remarquable en la matière, l’affirment : « Nous avons montré, à la lumière des travaux empiriques disponibles, que les diminutions de la durée légale du travail, de sa durée maximale ou des changements des taux de majoration des heures supplémentaires n’ont aucune raison d’accroître l’emploi. »
Au contraire, le seul moyen d’accéder à la prospérité est de libérer le travail et d’inciter ceux qui le peuvent et ceux qui le souhaitent à fournir les efforts nécessaires pour améliorer leur existence, produire, épargner et accumuler du capital. Leur développement entrainera celui des autres et provoquera des créations d’entreprises et d’emplois et des augmentations de salaires. La liberté du temps de travail doit, pour cette raison, s’accompagner d’une authentique dynamique fiscale visant à lever les mécanismes désincitatifs à l’effort et à l’embauche. »
By Mathieu Laine et Cécile Philippe, in Le Figaro, 16 décembre 2009