« Environ les ¾ des récidives de délinquance sexuelle ne peuvent pas être prévenues par les méthodes thérapeutiques actuellement disponibles (traitements hormonaux et psychothérapies). C’est ce qui ressort d’un récent rapport adopté par l’Académie nationale de médecine, « Prévention médicale de la récidive chez les délinquants sexuels ». Selon ce rapport, les méthodes de prédiction de la dangerosité des sujets restent très imparfaites même en utilisant les moyens considérés comme les plus efficaces. Selon les rapporteurs, la médecine peut apporter une contribution à la solution de ce problème, mais certainement pas toute la solution. Seul la castration chirurgicale a un effet important, avec 95% de réduction du taux de récidive. Cette méthode mise à part, la réduction est de 25% par les divers autres traitements, selon une méta-analyse considérée comme rigoureuse (22 181 sujets). En conséquence, l’Académie recommande d’améliorer la pratique des expertises de dangerosité (enseigner les méthodes actuarielles, peu utilisées en France), de définir une politique qui ne soit pas uniquement fondée sur des moyens médicaux, et enfin de mettre en place des actions incitatives pour la recherche, qui est actuellement sous-dotée en France. »
In Panorama du Médecin, 1er juillet 2010
