« Irrésistiblement, les militants de l’écologie radicale me font penser à Philippulus, … tandis que l’homme moderne est responsable du réchauffement climatique et, avec lui, de toutes les catastrophes à venir. Comme Philippulus, ils veulent dès maintenant lui faire payer ses fautes, le punir par des taxes, des restrictions, des interdits. Ah ! quel bonheur de bloquer les voies sur berge à Paris, de traiter les automobilistes en délinquants, les encombrements ainsi occasionnés dussent-ils accroître la pollution ! Et Dieu que la décroissance est belle quand elle châtie ce que les Grecs nommaient déjà l’hybris, la démesure, l’orgueil et l’arrogance de l’humanité prométhéenne, … loin de nous sauver, s’avère à proprement parler mortel. Tout simplement factuelle, l’ampleur du désastre d’ici à cinq ans. Dès qu’il est question de faire des efforts en matière d’économie, il n’y a plus personne, mais s’agissant du sacro-saint climat dans cinquante ans, et quand il s’agit de stigmatiser le monde capitaliste et la démocratie libérale, nul, hors quelques vois isolées immédiatement taxées de folie furieuse, n’ose broncher. »
by Luc Ferry, in Le Figaro, le 23 avril 2010