« Il faudra au moins trois ou quatre ans pour panser les plaies de la crise. Les pays industrialisés ne retrouveront pas avant 2011 leur niveau de production de 2008. La reprise exigera patience et persévérance. L’Europe est dit-on sortie de la récession, mais pour aller où ? Ne confondons pas rebond technique et reprise, laquelle implique un minimum de continuité. La notion même de reprise s’entend de cinq façons différentes : - tout d’abord le fait que la production, le PIB, progresse d’un trimestre sur l’autre et redeviennent positives après un déclin d’un à et demie constitue effectivement un redémarrage. - Malgré tout l’activité demeure encore inférieure de 4,3 % exactement à ce qu’elle était il y a un an. - Le troisième critère pour juger de la croissance est celui du chômage. À quel moment les économies les plus développés cesseront-elles de voir leurs files de chômeurs s’allonger ? Il faudra attendre la fin 2010. Ce n’est qu’à cette date la que la croissance effective devrait dépasser son rythme de croissance potentielle. - Mais même quand le chômage commencera à refluer la crise n’aura pas été effacé pour autant. On ne devrait retrouver à la fin de 2011 le niveau absolu d’activité qui prévalait auparavant. Retrouver le niveau antérieur de richesses produites annuellement est une chose, rattraper le temps perdu en est une autre. La sagesse populaire prétend que c’est impossible. Les économistes pensent curieusement le contraire. Les dégâts de la récession risquent en outre d’être bien durables voire irréversibles…. »
Décembre 2009