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Sarkozy, Socrate, l’euro et nous… la Grèce et ses étudiants

« Depuis que la Grèce a lâché le drachme pour l’euro, elle ne connaît non pas l’austérité, mais, comme seule ambition politique, la volonté de répondre à des critères fixés à Maastricht par quelques technocrates aujourd’hui retraités. Avec la clé un système éducatif en désarroi, une vie politique sans grand intérêt et des salaires de 600 euros à la sortie de l’université.(…) »

« Mais le pire, c’est que ces jeunes Grecs, qui sont, dans leur majorité, tout sauf des anarchistes, n’ignorent pas en dépit des efforts accomplis par leur pays l’économie de leur pays est en train de sombrer. La dette publique est nettement supérieure à la richesse collective du pays. Et bien que la monnaie en circulation soit la même qu’à Berlin, les Grecs doivent payer à leurs créanciers un taux de 4.7 %, alors que les Allemands n’acquittent que 3% d’intérêts.

… En 2008, l’ensemble des pays européens auront emprunté au total 631 milliards d’euros. L’an prochain, ce montant devrait s’élever à près de 800 milliards. Autant dire que la Grèce va devoir payer un prix délirant pour le refinancement de sa dette publique. Et tout cela pour quoi ? Pour faire partie d’une zone euro dont toutes les contraintes viennent de voler en éclats, sans fleurs ni couronnes. Cela n’excuse sûrement pas les violences étudiantes. Mais cela aide à les comprendre. « Je ne suis ni athénien, ni grec, déclarait Socrate, mais citoyen du monde ». Peut-être pourrions-nous, à l’inverse nous sentir un peu grecs, à l’orée d’une année 2009 qui sera celle de tous les dangers. Pas tant pour l’Europe que pour l’euro… »

In Le Figaro, by Yves de Kerdrel, le 16 décembre 2008

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