Selon Joël de Rosnay, « Il apprécie à sa juste mesure « le champ vaste » ouvert par les techniques de traçabilité. « De plus en plus, on pourra cliquer sur notre environnement avec notre téléphone portable(…) Celui-ci est en train de devenir le communicateur personnel multimédia et multifonctions ». » (…)
« Revers de la médaille ? « On sera suivi partout ». Car sur les réseaux numériques, où commence l’espace public, où finit l’espace privé ? Le titre de sa conférence, « Traçabilité numérique et biologique, retour de Big Brother et fin de la vie privée ? », ne laissait pas d’inquiéter. A propos de traçabilité biologique plus particulièrement. Les outils moléculaires, les biopuces, les micropuces… ouvrent de fabuleuses perspectives en matière de soins, de détection de maladies mais ouvrent aussi la porte aux dérives. « Un vrai problème de réglementation au niveau mondial est posé ». Joël de Rosnay pense que « la traçabilité va aller trop loin », celle liée à l’ADN notamment, qui « doit avoir des limites. On va vers la fin de la vie privée », avise-t-il. « Il va falloir nous protéger ». Il verrait bien se mettre en place une « infoéthique ». Et en appelle à « une co-régulation démocratique citoyenne ». Soit une articulation entre des réglements internationaux et une régulation par des citoyens. A méditer ! »
In le Dauphiné Libéré, le 3/04/2008, par Joël de Rosnay