Il n’est presque aucune profession, il n’est aucune catégorie sociale qui n’ait, depuis vingt-cinq ans, réclamé ou exigé de l’Etat protection, subventions, détaxation ou réglementation. … L’ouverture toujours plus large des frontières, la compétition plus vive qui en découle nous commandent des changements profonds d’objectifs, de structures, de moyens et même, et peut-être surtout, de mentalité. » C’était il y a quarante ans – le 16 septembre 1969, pour être précis. Jacques Chaban-Delmas présentait son projet de nouvelle société au Parlement au lendemain de mai 68 et de la démission du général de Gaulle.
Le monde allait bien se métamorphoser sous l’effet de « l’ouverture toujours plus large les frontières » : quarante ans de mondialisation ont imposé un rythme de plus en plus soutenu de changements aux pays, entreprises et individus. Bon an, mal an, les uns et les autres, non seulement se sont adaptés mais aussi enrichis : 1 milliard de Terriens ont accédé au « confort moderne » – un vrai toit, l’électricité, l’eau courante, la « téléordiphone ». Jusqu’à la rupture…celle d’un système déliquescent de régulation d’un monde de plus en plus livré à lui-même. En fait, un monde sur lequel l’Occident, qui le dominait depuis trois siècles, pourrait perdre la main. Les « changements profonds d’objectifs, de structures, de moyens et même de mentalité » qui attendent les Français, les Européens et les Américains sont sans commune mesure avec ceux qu’ils ont connus jusqu’ici. Qu’on en juge.
Longtemps locomotive du monde, le G7 (Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni, Etats-Unis) contribue pour à peine plus de la moitié de la croissance mondiale à partir de 2001.
« La bascule du pouvoir tient en trois chiffres : le Sud représente à présent 50% de la richesse mondiale, 72% des réserves de change et 3 000 milliards de dollars de fonds souverains. » Nicolas Baverez
« Les pays occidentaux sont vraiment perdants, car ils payent la double facture de la hausse des matières premières et de la sous-évaluation des devises asiatiques. » Antoine Brunet
« On a cru que cette globalisation allait nous enrichir et démocratiser nos partenaires. En fait, nous avons vécu au-dessus de nos moyens pendant cinquante ans. C’est fini. » Clyde Prestowitz
In les Enjeux, août 2008, par Pascale-Marie Deschamps.
Nous n’avons pas vécu au dessus de nos moyens grâce ou à cause de la mondialisation. Nous avons dépensé plus que nous gagnions à partir de mai 1981. Rien ne nous empêchait de garder l’équilibre de nos finances, non ? Si, il manquait le courage contre la démagogie, qui fait encore dire aujourd’hui que le gouvernement doit aider Coco, ce qui veut dire en clair qu’il doit aller puiser dans les poches de Pierre Paul et Jacques le fruit de leur travail pour l’offrir à Coco. " La France est un pays ou l’on sème des fonctionnaires et ou l’on récolte des impôts" Clémenceau D’un autre côté pourquoi frapper plus lourdement le travail que la spéculation ? J’avais toujours espéré une société méritocratique !