Avec un baril de pétrole culminant à près de 135 dollars, le monde affronte un troisième choc pétrolier. (…) Mais trois changements sont à l’origine de la nouvelle donne. (…) Face à ces bouleversements, les nations libres doivent concilier plusieurs impératifs : assurer la sécurité de l’approvisionnement ; réduire massivement les émissions de CO2 ; maintenir un prix de l’énergie compatible avec les besoins des consommateurs et les nécessités du développement économique. (…)
•Avec un baril de pétrole culminant à près de 135 dollars, le monde affronte un troisième choc pétrolier. Pour autant, des différences majeures existent avec les crises de 1973 et de 1979. D’abord, l’envol des prix n’affecte pas seulement les hydrocarbures, mais aussi le charbon et l’électricité : le choc n’est pas pétrolier mais énergétique. Ensuite, la hausse n’a pas été brutale et liée à un conflit, mais s’est étendue sur une décennie. Enfin, alors que les chocs pétroliers avaient déclenché la récession, c’est la crise financière qui entraîne l’explosion des cours. Les chocs pétroliers des années 70 étaient d’abord politiques ; le choc énergétique des années 2000 est d’abord économique.
•Mais trois changements sont à l’origine de la nouvelle donne. L’hyper croissance des nations du Sud (50% du PIB mondial en 2007) se traduit par une formidable augmentation de la demande, qui pourrait atteindre 120 millions de barils de pétrole par jour en 2030 (production actuelle : 87 millions). Des risques environnementaux majeurs résultent de l’augmentation des gaz à effet de serre et imposent de réduite les émissions. Le dollar connaît un affaiblissement structurel avec la multiplication des pôles de puissance et la fin du monopole des Etats-Unis dans la régulation de l’économie ouverte.
•Face à ces bouleversements, les nations libres doivent concilier plusieurs impératifs : assurer la sécurité de l’approvisionnement ; réduire massivement les émissions de CO2 ; maintenir un prix de l’énergie compatible avec les besoins des consommateurs et les nécessités du développement économique. Au plan mondial, le choc énergétique organise un transfert de richesses des consommateurs des pays importateurs vers les pays exportateurs. L’Opep encourage le nationalisme économique et le protectionnisme, conduisant à une renationalisation de la production, de la Russie au Venezuela. Avec à la clé des tensions sur les exportations et des barrières aux investissements qui amplifient la spéculation. Parallèlement, les pays émergents refusent toute contrainte de protection de l’environnement qui pourrait freiner leur évolution pour rattraper les pays développés, encouragés par les Etats-Unis, qui souhaitent sanctuariser leur mode de vie.
In Le Point, le 29 mai 2008, par Nicolas Baverez
Le Timbré, n°61, extraits
Publié sur le blog "Décryptage" le lendemain de la victoire du président.
Voilà. C’est fait. Tous ceux qui nous assurent depuis des mois que les Français haïssent Sarkozy ont eu tort. Bien entendu, ils ne le reconnaitront pas. Ils se réfugieront derrière leur discours de suspicion et de complot. Ils diront (ils disent déjà) que les médias et les instituts de sondage ont fait l’élection, que les français ont été dupés. Ils poursuivront dans leur rhétorique du danger et de la peur. Ils brandiront les menaces pour la démocratie, les risques liés à la concentration des pouvoirs, le culte du chef. Ils resteront enfermés dans leur logique dangereuse qui faisait dire à celui qui se cache derrière François Mitterrand sur son blog : "le 6 mai, les Français auront le choix de rompre ou non avec l’héritage de 1789." Rien de moins. Ils continueront de voir en Nicolas Sarkozy, non pas le nouveau Président démocratiquement élu d’un pays qui s’est mobilisé, qui a renoué avec la politique mais seulement "sa police à la Fouché, (…) sa presse à la Bonaparte et (…) son christianisme à la Pie XII."
Ils n’ont rien compris. Aveuglés par leur pensée unique et par les éditoriaux de Jean-Marie Colombani, ils n’ont pas vu venir ce rejet de l’inconsistance, du flou, du raccommodage à la va-vite entre des socio-démocrates européistes et des nonistes de la gauche extrême. Ils n’ont pas compris que les français ont besoin d’un cap, d’une cohérence, d’une volonté, d’un programme, d’une équipe, d’un leader. Et que Ségolène Royal et le PS n’offraient absolument rien de tout cela. Ils n’ont pas compris que les français en ont assez des propos bien-pensants de la gauche caviar parisienne et que ses grands discours sur les catastrophes qui les attendent s’ils votent non à la Constitution européenne, ou s’ils votent oui à Sarkozy, ne leur font plus peur. Ils n’ont pas compris que les français veulent comprendre ce qui les attend, qu’ils rejettent les discours convenus, les beaux sentiments, les envolées lyriques. Ils veulent du concret. Ils veulent croire que des solutions pratiques existent.
Sarkozy leur a offert cet espoir et cette cohérence. Le TSS n’a pas fonctionné et c’est tant mieux. C’était un discours indigne d’un parti démocratique et d’une candidate qui se prévalait d’une certaine morale en politique. Il n’y a pas eu d’émeutes à grande échelle hier soir. Sauf peut-être dans l’enceinte de la rue de Solférino …
Je n’ai pas voté hier. Parce que je ne croyais pas que l’enjeu de ce vote était la démocratie elle-même. Parce que je ne pensais pas que la modification de nos institutions (fut-elle nécessaire) était une convergence suffisante pour faire gouverner ensemble Bayrou et Royal. Parce que, en homme de gauche, j’avais honte de ces appels à l’insurrection lancés par la candidate du PS. Parce que l’enjeu de la modernisation de la France me parait majeur et que les socialistes n’en ont toujours pas compris le début du commencement. Mais aussi parce que je ne pouvais pas non plus me résoudre à déposer dans l’urne le bulletin d’un candidat dont la vision de la société est si différente de la mienne. Parce que je n’étais pas en phase avec ce recours systématique à l’autorité comme une pierre angulaire. Parce que je crois que l’identité nationale peut s’exprimer avec plus de calme.
Je pense enfin que, même s’il n’a pas exprimé de consigne de vote, François Bayrou est allé trop loin dans le camp des anti-sarkozystes, qu’il est allé trop loin dans ses critiques sur le verrouillage du monde des médias, qu’il est allé trop loin dans ce qui peut déjà apparaître comme les petits arrangements politiciens des législatives à venir. Il peut jouer un rôle important dans la refondation de la gauche sociale-démocrate à condition de créer une véritable alternative, pas en acceptant d’emblée un compromis avec un PS qui n’a pas fait le moindre mouvement de rénovation, si ce n’est dans les vagues discours opportunistes d’ente deux tours d’une candidate qui ne représente pas grand chose de plus qu’elle même et quelques proches.
La droite française n’est plus "la plus bête du monde". Elle exprime ses idées sans complexe. Malgré la bataille des chefs, elle s’est réunie. Elle n’a pas peur du pouvoir. On ne peut malheureusement pas en dire autant de la gauche. Fin de citation.
Et Le Timbré ajoute que 18 mois plus tard, on peut encore moins que jamais en dire autant du PS
L’Equipe du Timbré vous l’avez compris n’est pas à gauche. Je suis personnelement dans cette équipe le plus libéral, foncièrement convaincu des vertus profondes du libéralisme pour la bonne et simple raison que depuis l’ère ou l’homo sapiens sapiens à commencé à fouler cette planète, tous les autres systèmes ne se sont singularisés que par leur faillite lamentable, le communisme faîsant au passage des millions de morts.
Et bien s’il m’était offert le bonheur un jour de croiser un candidat socialiste ayant la bonne foi, la clairvoyance et la lucidite de l’électeur de gauche qu’est l’auteur de ce billet sublimissime, c’est des deux mais que je mettrais dans l’urne le bulletin portant son nom.
Verthuit