Le nouveau président de la République, Michel Sleimane, ex-commandant en chef de l’armée, apparaît comme un homme de compromis entre pro-Occidentaux et pro-Syriens. Un moindre mal.
Sleimane a derrière lui la communauté internationale et les pays de la région. Tous sont tétanisés à l’idée de voir le Liban exploser, entraînant la région dans une guerre sans fin. Les chiites s’opposeraient aux sunnites, les pro-Américains aux pro-Iraniens, les alliés de l’Arabie saoudite aux amis de la Syrie. C’est à Doha, au Qatar, le 21 mai, que la crise s’est – au moins momentanément – résolue. Pour la première fois, les pays arabes ont obligé la majorité et l’opposition libanaise (le Hezbollah et le parti chrétien de Michel Aoun) à trouver une solution par la diplomatie. La majorité à pourtant cédé sur l’essentiel : elle s’est résolue à ce que l’opposition obtienne une minorité de blocage dans le prochain gouvernement. Diplomatie appliquée. C’est donc une victoire pour le Hezbollah et la Syrie. Car ce petit pays aux communautés religieuses multiples est surtout la caisse de résonance des querelles régionales.
In Le Point, 29 mai 2008, by Mireille Duteuil
Michel Sleimane est un Chef de l’Etat effacé alors que la présidence de la République est une institution importante au pays du cèdre.
Son prédecesseur, Emile Lahoud, Président de la République pendant neuf ans jouissait au moins d’une aura et était souvent présent dans la scène politique et médiatique du Liban. Sa relative bienfaisance pour les syriens était un gage de tranquilité bien que l’on dise l’inverse. Il avait aussi un prestige certain auprès de l’armée.
Michel Sleimane est bien un Président au finish !