Futurs pays pétrolier grâce à la découverte d’un méga-gisement off-shore, le géant sud-américain s’impose comme la première puissance incontournable de la région. Lula s’est récemment imposé comme un véritable leader, forçant les deux parties prenantes au conflit interne à la Bolivie au compromis.
A cette occasion, fort du poids démographique et économique de son pays, Luiz Inacio Lula da Silva s’est imposé comme le véritable leader régional, forçant les deux parties au compromis. Il faut dire aussi que le Brésil, au-delà de son ambition de contrer le Venezuela pour le leadership sud-américain, a des intérêts stratégiques importants en Bolivie. Ce pays dispose en effet de réserves en gaz naturel conséquentes et quelque 30 millions de m3 de gaz sont exportés chaque jour vers le Brésil, soit la majeure partie de la production bolivienne. Autant dire que la stabilité politique de la Bolivie est essentielle pour Brasilia dont la machine économique tourne à plein et nécessite des inputs énergétiques croissants. Les récentes découvertes pétrolières offshore, à quelque 250 kilomètres des côtes du pays, devraient toutefois rassurer le président Lula. Découvert en novembre 2007, le gisement de Tupi aurait des réserves équivalentes à la totalité de celles d’un pays comme la Norvège ! Les réserves actuelles prouvées du Brésil sont aujourd’hui estimées à environ 14 milliards de barils. L’évaluation faite des nouveaux gisements pourrait porter la totalité des réserves du pays à 80 milliards de barils, ce qui ferait du Brésil un des « grands » pétroliers mondiaux. Comme l’annonçait le président Lula tout début septembre, à l’occasion d’une visite sur une plate-forme, ces découvertes constituent un « passeport pour l’avenir ». A ne pas douter, elles conforteront le Brésil comme la première puissance – incontournable – d’Amérique latine.
Par Pascal Lorot, in Le nouvel Economiste, sept-oct 2008
