On estime à 30 milliards d’euros les capitaux qui sont expatriés depuis dix ans pour cause d’impôt sur la fortune. De l’argent qui n’aura été perdu que pour les Français.
Dernière innovation : le « bouclier fiscal », qui sert de plafonnement de l’ISF. Jusqu’à présent, c’est une erreur sur toute la ligne : on avait budgétisé 1 milliard d’euros de dépenses fiscales pour 100 000 personnes; cela ne portera que sur 220 millions d’euros pour 20 000 contribuables.
Un autre mécanisme de correction permet de réduire son ISF à hauteur de 50 000 euros en l’investissant dans des fonds de PME. Si les contribuables se précipitent, c’est qu’ils préfèrent encore être spoliés par des financiers privés avec un mince espoir de profit plutôt que par les finances publiques sans le moindre retour.
En fait, cet impôt ne frappe à coup sûr que le patrimoine immobilier, en se superposant aux taxes existantes (foncière et immobilier), et l’épargne.
Le prétendu impôt sur les grandes fortunes n’est plus qu’un impôt sur les classes moyennes propriétaires de leur maison.
L’Etat est ainsi devenu le principal profiteur de la spéculation.
In Le Figaro magazine, 31 mai 2008, by François d’Orcival