La meilleure nouvelle en matière de réforme économique, ce n’est pas le laborieux redressement des régimes des retraites spéciaux et pas davantage la suppression de la publicité sur l’audiovisuel public, non préparée. C’est l’accord signé par les partenaires sociaux en janvier dernier, portant sur les aménagements du contrat de travail. Il y a là une véritable révolution.
Le contenu des accords lui-même d’abord, autorisant désormais la séparation à l’amiable entre une salarié et son employeur, ce qui libère les entreprises de la menace de recours juridique – un frein considérable à l’embauche. Et pour la première fois, patronats et syndicats se sont mis d’accord sur un assouplissement du marché de travail, avec des contreparties pour les salariés. Alors que les précédentes grands-messes sociales avaient débouché sur de nouvelles rigidités, qui avaient peu à peu sclérosé le modèle social français. Cet accord augure peut-être d’un salutaire remue-ménage dans les étagères poussiéreuses et vermoulues du code du travail. Ce serait une excellente nouvelle, non pas seulement par les entreprises, mais d’abord pour les salariés et les chômeurs, car cela nous permettrait de retrouver un niveau d’emploi privé normal, comparable à celui des voisins.
Cette victoire est bien sûr à mettre au crédit des partenaires sociaux, à l’exception habituelle de la CGT, qui n’a pas signé l’accord. Mais c’est aussi un vrai succès de Sarkozy. Il a donné clairement le cap et laissé les partenaires sociaux travailler, tout en brandissant la menace d’une loi si les négociations n’aboutissaient pas. Finalement, il n’y a pas que des inconvénients à se taire.
In Enjeux, février 2008