Les derniers chiffres sur la démographie française en 2007, publiés le 15 janvier par l’Insee, placent la France en tête des pays européens en matière de taux de fécondité avec 1,98 enfant par femme. Notre pays tient tête pour la deuxième année consécutive à l’Irlande. Jean-Philippe Cotis, directeur général de l’Insee, qualifie la France de «îlot de fécondité ». Gérard-François Dumont, géographe, professeur à l’université Paris-IV, tempère en indiquant que « nous restons encore en dessous du seuil de renouvellement des générations, qui est de 2,1 enfants par femme ». Et de rajouter que « par ailleurs, il faut savoir que ce chiffre tient surtout à la fécondité des femmes des Dom-Tom et de celles issues de l’immigration. Néanmoins, un tel taux de fécondité prouve l’importance de la politique familiale menée en France. En comparaison, dans les pays de l’Est où de telles aides sont quasi inexistantes, les taux de fécondité sont très faibles ; même la très catholique Pologne ne dépasse pas les 1,3 enfant par femme. » Les Français ont le taux de fécondité le moins bas en Europe, mais la majorité des naissances a lieu désormais hors mariage.
« C’est une première dans toute l’histoire de l’humanité ! De tout temps, les naissances ont lieu dans le cadre d’unions sociales, et ce même au temps paléolithique », explique Michel Rouche, professeur émérite des universités, auteur d’une Petite Histoire de la sexualité et du mariage, à paraître dans les éditions CLD.
Aujourd’hui, poursuit-il, c’est le sentiment amoureux qui prime sur le désir de fonder une famille. Un triomphe paradoxal pour l’Eglise. Pendant des siècles, elle s’est efforcée de ne pas limiter le mariage à un acte social politique, insistant sur l’importance du lien amoureux. Mais son originalité était néanmoins de tenir les deux.
Napoléon eut à faire face à une situation similaire, puisqu’en 1795 le nombre de divorces fut plus élevé que celui des mariages.
Pour éviter la dislocation de la société, il fit alors mettre au point le code civil, qui stipule que si les conjoints ne s’engageaient pas, l’Etat ne leur donnait aucun droit. »
Une incitation qui fait de moins en moins le poids et que le pacs a davantage fragilisée.
Source Famille Chrétienne n° 1567,
Février 2008
Par Emmanuel Pellat