Yvan Rioufol dit dans son bloc-notes au Figaro tout ce qui ne se dit pas. Son livre est bien dans l’esprit de ses chroniques : il parle tout haut de la fracture identitaire qui ébranle tout bas le fragile équilibre de la nation héritière d’une vieille histoire partagée. Aïe ! I »dentitaire », « nation » ! Aïe, aïe, aïe !!! Et bien non. Comme à son habitude la plume brillante d’Yvan Rioufol traite d’un sujet épineux avec une classe intellectuelle qui réveille nos consciences de citoyens et nos envies d’appartenir à un destin qui nous dépasse et nous réunit. Il démontre que poser la question du destin collectif de la nation n’est pas dégradant et qu’on doit pouvoir le faire autrement qu’en se bouchant le nez. Nos hommes politiques doivent poser les règles claires de gestion de l’hétérogénéité culturelle tout en offrant aux nationaux une continuité historique dans laquelle ils pourraient continuer de s’inscrire. On doit pouvoir aimer la France sans honte pour en faire la patrie d’adoption des nouveaux venus…
Il appelle à un réveil face à l’endoctrinement éducatif de masse fondé sur la culpabilisation des consciences et la capitulation des élites en évitant comme la peste l’écueil du nationalisme, de la xénophobie et du racisme.
Un livre exigeant et indispensable sur les questions de nationalité, d’intégration et d’immigration, les enjeux essentiels de ce début du 21ème siècle si mobile.
2007 – éditions Fayard