« Le commerce est une guerre d’argent », disait Colbert
En dix ans, le solde de nos échanges s’est inversé : il est excédentaire de 25 milliards, il est désormais déficitaire de 35. Un déficit qui s’ajoute aux autres et traduit, outre les effets de la hausse du pétrole et de la baisse du dollar, les faiblesses de la compétitivité française. Les deux-tiers de nos échanges se font avec l’Europe, où nous perdons des parts de marché, tandis que l’Asie (60% du commerce mondial) représente notre plus gros déficit. Plutôt que d’entretenir la peur de la mondialisation, mieux vaudrait, dit Hubert Védrine, accroître nos capacités exportatrices, parce que c’est la seule voie de l’innovation et de la compétitivité. L’ « impératif politique et industriel »est de faire de l’exportation à l’Est, en Asie et en Orient, comme le préconise Olivier Dassault, rapporteur spécial de la commission des finances pour le commerce extérieur. L’Asie a montré l’exemple : ses échanges ont tiré sa croissance. Vingt ans auparavant, des pays comme la Corée du Sud, Taïwan ou Singapour étaient des pays émergents, de nos jours, ils sont nos fournisseurs et nos concurrents. Sarkozy l’industriel l’a bien saisi.
En consultant les chiffres de notre commerce extérieur avec ces pays, nous pouvons comprendre son action. Il est partout déficitaire, 18 milliards d’euros avec la Chine, près de 5 milliards avec la Russie, quant à la Libye, nous lui achetons pour 2 milliards d’euros de pétrole et nous lui vendons pour 430 millions de produits.
Les contrats signés avec les pays, tels que la Chine, l’Algérie, la Libye, mobilisent certes nos grands groupes mais ils entraînent avec eux les milliers de sous-traitants qu’ils font travailler. Dans la balance, il y a d’un côté, les émotions d’un moment, et de l’autre, du travail pour longtemps. Colbert disait « le commerce est une guerre d’argent ». Sarkozy applique le sage dicton : pas d’argent dans les affaires de cœur, pas de cœur dans les affaires d’argent.
Extrait tiré de la chronique de F. D’Orcival
Figaro magazine Décembre 2007
En 10 ans ? Je dirais même en 4 ans, puisqu’en 2004, nous étions excédentaires.
Or, depuis 4 ans, qui gouverne, qui libéralise, qui "compétitive" notre économie ?
Je pense qu’il faut parfois reconnaître sa défaite. La droite n’a pas réussi à moderniser par le bas notre économie.
Elle a tenté de baisser le coût du travail, elle n’a fait que diminuer la consommation de nos produits (et donc elle nous a endettés).
La vraie solution, ce n’est pas les grands contrats qui au fond changent peu de chose (pour une centrale vendue, combien de T-Shirts made in China achetés?).
Ce sont les entreprises, et pas le code du travail qu’il faut moderniser. Nous avons besoin de davantage de services!