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Un enfant quand je veux ? Toujours pas. (I)

Réflexion sur les paramètres et les corrélations entre Fécondité, Naissances, Interruption de grossesse, Contraception – premier volet.

La limitation volontaire des naissances ne date pas de ces dernières décennies. En effet, en France, elle s’est répandue dès la seconde moitié du XVIIIe siècle. L’Eglise parlait d’un « funeste secret ». Au milieu du XVIIIe siècle, la limitation volontaire des naissances a conduit à une baisse de la fécondité moyenne de cinq enfants par femme et, au début du XIXe siècle, à 2,5 enfants par femme. Les couples pratiquaient, alors, à cette époque le retrait ou l’abstinence afin de limiter le nombre de leurs enfants. Cependant, les deux solutions n’étant pas parfaites, une partie des naissances étaient non désirées. Celles-ci furent de moins en moins acceptées, surtout après la seconde guerre mondiale. Les femmes ont, alors, revendiqué ouvertement le droit d’avoir « un enfant si je veux, quand je veux ».

Cette revendication a connu des obstacles dont celui de la loi de 1920 limitant l’accès à la contraception et réprimant l’avortement.
Le 28 décembre 1967 apparut la loi de Neuwirth. Celle-ci libéralisait l’usage de la contraception, sans pour autant autoriser la propagande anti-conceptionnelle ni l’avortement.

La fin des années soixante vit 15% des grossesses ayant donné lieu à une naissance étaient « mal planifiées », 15% survenaient alors que la femme « n’y pensait pas » et 11% étaient « non désirées ». Dans les années quatre-vingt-dix, ces proportions n’étaient plus respectivement que de 7%, 9% et 2%. Le taux de naissances bien programmées est ainsi passé de 59% en 1970 à 83% en 1995.

Ce recul des naissances non souhaitées explique en partie la baisse brutale de la fécondité observée au cours des années 1970. En 1970, l’indice conjoncturel de fécondité était de 2,49 enfants par femme. Il était de 1,81 enfant en 1985. Soit une baisse de 27% !

La diminution des naissances non désirées ou mal planifiées a eu lieu en une dizaine d’années seulement, entre 1970 et 1980. Celle-ci a touché les femmes de tous âges, même si les plus jeunes restent les plus concernées. 

En revanche, il est a contrario intéressant de souligner que la planification des naissances n’évolue que légèrement et se maintient : 80 à 85% des naissances sont plannifiées (c’est à dire programmées et désirées). Les démographes des années vingt prévoyaient 15 à 20% d’enfants non désirés. Ces résultats se sont concrétisés. Aucune méthode contraceptive n’est totalement fiable.

Source Ined, Population et Société, n°439

Automne 2007

3 réponses à “Un enfant quand je veux ? Toujours pas. (I)

  1. Annuaire des blogs

    Vive les bébés

  2. ardechois

    la limitation des naissances est une bonne chose, vous pensez qu’on est pas assez nombreux sur terre?Ou alors qu’il manque de français?

  3. Dr Chabal

    la limitation des naissances du point de vue malthusien n’était pas traitée dans ce billet, nous parlions ici des techniques utilisées aujourd’hui pour réguler les grossesses et leur efficacité relative si on s’en tient à cette étude. Vous soulevez un vrai débat que nous pourrions traiter plus profondément dans un prochain billet : la population mondiale : trop nombreux sur terre ? Que penser du renouvellement des générations ? Ce qui est sûr c’est qu’aujourd’hui la population française ne renouvelle plus ses générations à l’image d’une population européenne qui pèse de moins en moins dans la population mondiale. Merci Ardéchois… revenez nous lire sur cette question !

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