Les chiffres sont d’autant plus terrifiants qu’ils font suite à une série de plan de redressement dont le dernier en date, en ce qui concerne l’assurance maladie, fut présenté il y a peu par Philippe Douste-Blazy comme permettant le retour définitif aux équilibres. En fait, ce plan mirobolant reprenait les vieilles recettes : un coup on réduit le remboursement, un coup on augmente les cotisations et depuis quelques années on fait même les deux en même temps. Ce plan était condamné à l’échec comme le furent ses prédécesseurs et comme le seront ses successeurs si l’on continue à préférer les fantasmes au principe de la réalité.
Premier principe : dans un pays développé et vieillissant, il est normal que les dépenses de santé représentent une part croissante du revenu des ménages. Il est donc naturel qu’elles augmentent plus vite que le PIB et toute tentative de les limiter à un pourcentage fixe de ce PIB est vouée à l’échec.
Deuxième principe : la consommation de biens et services médicaux est de même nature que celle des autres biens et services : avec fournisseurs et consommateurs. La différence fondamentale réside dans le fait qu’un tiers –en l’occurrence la Caisse d’assurance maladie – s’est glissé entre les deux agents économiques.
Ceci débouche sur une alliance tacite entre les fournisseurs, qui protègent leurs revenus, et consommateurs, qui ne paient rien, en tous cas directement. C’est magique ! Surtout si le ‘’trou’’ est financé par la dette.
En fait, deux systèmes seulement sont possibles. L’un révèle du service public : les prestataires sont payés par l’Etat ; les ‘’assujettis’’ contingentés en quantité comme en qualité. L’URSS a expérimenté ce système et, d’une manière, la Grande-Bretagne aussi.
L’autre repose sur le fait que le client est le principal régulateur de sa consommation. Cela implique la concurrence des systèmes d’assurance maladie afin de rechercher constamment le meilleur rapport qualité/prix et évidemment aussi des degrés différents dans la couverture du risque maladie. Que ceci avantage les riches est une évidence. Ils seront mieux soignés comme ils sont mieux logés ou mieux vêtus.
Cette vérité étant dite, c’est le moment pour les ‘’grandes consciences’’ d’aller quérir les pierres pour lapider l’auteur. Car les briseurs de rêves, même si ceux-ci sont mortifères, doivent être réprimés…?
Enjeux, septembre 2007 Par Marc de Scitivaux
a propos du trou de la sécu, il y a une donnée systématiquement occultée : quelle est la part des frais de fonctionnement dans l’ensemble de la branche maladie ?
Toutes les réformes omettent de s’attaquer à ce vrai problème
Si non pour le reste je suis en faveur d’une unification de la gestion du risque humain : maladie, accident,dépendance, retraite et décès.
C’est le principe de base de toute assurance : ne pas scinder des risques qui interfèrent les uns avec les autres : exemple la maladie, en cas de décès,aboutit à faire disparaître les risques dépendance et retraite mais aggrave généralement le risque décès en anticipant sur sa survenance.
Deuxième point la répartition est à l’assurance ce que l’âge de pierre est à la civilisation du XXI° siècle
Merci de votre apport à ce débat fondemental sur les bases de notre société solidaire et les pistes pour évoluer et répondre à la mutation dont l’Etat est l’objet. A bientôt sur notre site.