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LES CLES POUR UNE OUVERTURE : la POLITIQUE en France (été 2007)

La formation d’un gouvernement d’ouverture incluant des socialistes a été accueilli par les électeurs avec faveur.

Pour les uns, il s’agirait de déstabiliser la gauche, pour d’autres l’ouverture serait le fait d’un grand entrepreneur de la politique, décidé à dépasser la couteuse opposition idéologique entre la droite et la gauche modérée.

Chacune de ces explications comporte sa part de vérité à condition qu’on en oublie pas une troisième qui est le poids des circonstances.

C’est une ouverture de reconstruction plutôt que de rupture. Dans un contexte institutionnel et une conjoncture de transition qui voit le pays partagé entre la crainte des menaces qui assombrissent l’horizon et l’espérance d’une éclaircies.

Et c’est la droite, surtout, qui a toujours éprouvé, par nature, le plus grand besoin d’ouverture, pour la simple raison qu’elle n’a jamais pu mettre en œuvre le programme d’assainissement financier et de soutien de l’activité économique qui est dans sa vocation économique sans avoir l’appui au minimum du Centre, au mieux d’une partie de la gauche.

Sous la quatrième République, il n’y a pas eu de possibilité de dégager des majorités. Sous la troisième République, seul le gouvernement POINTCARRE de 1926 qui parvint en 2 ans à stabiliser le franc, à réduire les dépenses de l’Etat et à rendre son prestige au gouvernement, grâce à la composition d’un gouvernement allant de MARIN et DARDIEU à droite, jusqu’au socialiste BRILLANT à gauche, en passant par HERIOT, radical.

Depuis 2002, l’urgence de réunifier les droites institutionnelles est apparu avec évidence. Mais Nicolas SARKOZY sait bien que ces droites néo-gaullistes, libérales, auxquelles il a su s’adresser pendant la campagne présidentielle, ont été ensemble suffisamment fortes dans le pays pour lui permettre de vaincre, mais qu’elles ne sont pas suffisamment unies pour le soutenir sans arrière pensée dans l’exercice du pouvoir.

Il n’ignore pas non plus, que même en cas de nette victoire aux Législatives, ces projets de réforme de la Justice, du rétablissement de l’autorité à l’école et dans les banlieues, du dialogue social, des effectifs de la fonction publique, de la défiscalisation des heures supplémentaires, de l’immigration choisie, du regroupement familial… se heurteront aux syndicats et aux minorités actives. Il faut qu’il soit mis en œuvre par des personnalités indiscutées, et équilibrées par des symboles forts, comme la parité homme/femme ou les discriminations politiques, susceptibles de lui valoir des cautions à gauche.

Tout le problème sera de maintenir ce cap, et il est assez bon manœuvrier pour y arriver.

Alain-Gérard SLAMA in le Figaro- mai 2007.

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