Le rapport de la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche des Etudes et des Statistiques) les métiers en 2015, fait suite à une première publication dans la collection première synthèse de la DARES. Il est l’aboutissement du cycle de travaux du groupe prospectives des métiers et des qualifications du commissariat général au plan devenu Centre d’Analyse Stratégique.
La plus importante de ces modifications est la prise en compte des projections démographiques les plus récentes de l’INSEE en juillet 2006.
Les conséquences significatives : « il n’y aura pas de baisse de la population active et pas non de plus de pénurie générale de main d’œuvre, et il existera encore des ressources sous-utilisées du côté des chômeurs, des femmes, des jeunes et des seniors » écrivent les auteurs.
D’autre part, il précise que le ralentissement de la population active ne se traduira pas forcément par une décrue durable et importante du chômage comme cela est encore trop souvent imaginé. Au contraire un scénario noir n’est pas a écarté, celui où des situations de chômage important coexisteraient avec des difficultés de recrutement.
Toutefois, les auteurs estiment que la croissance des départs en fin de carrière se traduire par une hausse importante des postes à pourvoir. Entre 2005 et 2015, 750 000 postes seraient à pourvoir en moyenne chaque année : 600 000 départs et 150 000 création nette d’emplois.
Cela pose la question des taux de remplacement par métiers, il est en effet impossible de partir de l’hypothèse selon laquelle tous les départs correspondront à une embauche.
Dans l’électricité et l’électronique, la concurrence des pays à bas salaires et les délocalisations devraient limiter les besoins en ouvrier, et en technicien de production de circuit et de composants électriques, électroniques. Les créations nettes d’emploi seraient donc négatives : – 31 000 par an. Les départs en retraite s’élevant à 76 000 par an, les postes à pourvoir entre 2005 et 2015 seraient de 45 000 par an.
Concernant les métiers administratifs de la fonction publique, les auteurs ont conscience que les besoins devraient être réduits par les gains de productivité liés aux technologies de l’information, de la communication, cependant, le départ des générations du baby boom compenserait largement cet effet.
Le volume de création d’emploi pourrait être plus faible car le rythme de croissance des gains de productivité pourrait augmenter ou encore que les gains de productivité pourraient augmenter du fait du non-remplacement de tous les départs en fin de carrière et d’une limitation des embauches dans certains secteurs. Le rapport précise que les emplois tant attendus dans les secteurs de service aux personnes (censé représenter ¼ des créations d’emplois d’ici à 2015) sont très tributaires de la solvabilisation de la demande.
Le scénario tendanciel reste résolument optimiste et, par conséquent les chiffres qu’utilisent tous les médias sont à prendre avec précaution.
Source la documentation française : « Les métiers en 2015 ». 2006, 172 pages, Olivier CHARDON.
