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En Irak, la mort de Saddam Hussein signe la victoire des Chiites, 90 ans après la création de « l’Etat » irakien. Pourquoi ?

Saddam Hussein est mort, mais tous les irakiens ne s’en réjouissent pas. Au contraire, la manière dont les différents groupes ethniques et religieux ont réagi à son exécution est emblématique de la difficulté à maintenir la cohésion de l’Irak. Pour la majorité Chiite, longtemps violemment opprimée par Saddam Hussein et par tous les précédents régimes irakiens d’obédience sunnite, la mort de Saddam symbolise leur conquête de l’hégémonie politique.

Les Kurdes s’accrochent discrètement à leur indépendance de fait, tout en faisant ce qu’il faut pour s’assurer qu’ils ne seront plus jamais soumis à un régime arabe.
A l’exception d’une nouvelle dictature violente, aucune autorité n’est à même de rassembler les Chiites, les Sunnites et les Kurdes en une seule entité politique. Le rêve chimérique de l’administration américaine – démocratiser en une nuit une société profondément divisée et habituée à la violence et à la coercition – a libéré un terrifiant cortège de démons politiques.
Certains Européens et d’autres, peuvent se gausser de l’échec des Etats-Unis en Irak, et de l’ineptie – ou pire – de leur politique désespérée suivant l’occupation. Et pourtant les raisons profondes de cet échec remontent bien plus loin, à la création de toute pièce de l’Irak dans les années 1920 par les autorités britanniques, qui rassemblèrent trois provinces disparates de l’empire Ottoman vaincu en un Etat qui n’a jamais eu d’identité cohérente.
C’est ainsi que la fondation même de l’Irak repose sur la « justice des vainqueurs » : l’Empire britannique, après avoir vaincu les Ottomans, a donné le pouvoir aux arabes sunnites dans un pays où ils étaient minoritaires. Aujourd’hui, cet arrangement se délite à la suite d’un nouveau cycle de « justice des vainqueurs ».
Les conséquences de ce réaménagement du pouvoir ne sont pas encore évidentes. Mais il est certain qu’un Etat irakien cohérent, qu’il soit unifié, fédéral ou confédéral, ne pourra émerger d’une société dont une partie considère à juste titre Saddam Hussein comme un dictateur sanguinaire, et dont une autre partie le révère comme un héros et martyr.
Les guerres ont toujours des conséquences inattendues et des ironies cruelles. En Irak, il devient aujourd’hui apparent que certains Etats ne peuvent être sauvés sans être détruits.

Une réponse de “En Irak, la mort de Saddam Hussein signe la victoire des Chiites, 90 ans après la création de « l’Etat » irakien. Pourquoi ?

  1. chachnak950

    La 2eme guerre lancée par les américains contre l’irak en 2003 fait partie d’un vaste plan pour atteindre trois objectifs: 1) controler la deuxiéme réserve pétroliére de la région -2) récupérer l’iran et le repositionner comme allié des usa et de l’occident -3) créer un bloc chiite irako–iiranien pour contrebalancer l’influence arabe dans la région En détruisant le régime de saddam hussen, les américains ont lancé dans le golfe persique en direction des libéraux iraniens, une bouteille contenant le message suivant: on vient de réparer une injustice historique en rendant le pouvoir à vos fréres chiites d’irak, en retour, on attend de vous que vous vous débarrassiez du régime clérical qui fait peser une grave menace sur l’avenir de votre pays. Si vous faites celà, l’iran retrouvera la place qui est la sienne dans l’arene internationale.En paralléle, les américains se saisissent du dossier nucléaire et des fanfaronnades de ahmed innedjad pour éxercer des pressions polittiques et économiques pour hater la chute du régime aanti-américain.

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