La situation paraît tellement grave et explosive, les experts si divisés et les décideurs publics si défaillants qu’il est nécessaire d’attirer l’attention sur les défis auxquels la France se trouve confrontée. Les seniors se maintiennent en activité au-delà de 60 ans ; imaginer, comme l’écrivent certains, que nous allons souffrir d’une pénurie générale de main d’œuvre qui entraînerait mécaniquement la résorption du chômage et du sous-emploi et qui ferait le bonheur des jeunes en quête de travail, c’est faire preuve d’une grande naïveté.
Le problème essentiel est ailleurs : certes dans la profonde réforme fiscale qui s’impose en France et dans le non moins nécessaire aggiornamento du système de protection sociale, l’un comme l’autre exigeant, non pas seulement une modernisation aux petits pas de l’administration publique, mais une véritable révolution dans la manière de gérer les affaires publiques. Il faut relancer les activités, donc affranchir des rigidités et des lourdeurs régnantes les porteurs de projets, cesser de décourager l’énorme potentiel de compétences et de bonne volonté que recèle la société française. Il faut relancer le processus de création de richesse monétaires et non monétaires.
