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Etre français (2) : la leçon des coupes du monde

La France n’a jamais été multiculturelle mais multiraciale. Elle l’est parce qu’elle refuse d’être polyethnique et parce qu’elle aime l’unité. Là où le multiculturalisme est division, la république est une et indivisible. Alain Peyrefitte résume la construction de l’histoire française : « Nous, avec plusieurs races, plusieurs ethnies, nous avons fait un seul peuple, une seule culture. (…)

(…) La victoire de la France lors de la coupe du monde en 1998, nous offrait à réfléchir sur ce qui s’était vraiment joué alors… le forézien Jacquet, le kabile Zidane, le breton Guivarc’h, le guadeloupéen Thuram, le pyrénéen Barthez, le canaque Karembeu, l’arménien Jorkaeff… ils nous avaient tous parlé de la France. Ces visages disaient au monde entier combien la France avait poussé loin l’idéal d’intégration, parce qu’elle s’était toujours sentie assez forte dans sa culture et sa manière de vivre pour entraîner tous ses nouveaux « enfants » dans son aventure. » 8 ans après que reste-t-il de cette image ? Rien ou quasi. La Marseillaise sifflée lors des matchs de foot, ou tue car trop « sanguinaire » pour les esprits délicats et la police bien pensante. Les Français ? Tous ou – pour le moins la majorité – suspectés d’être des racistes, (mais au fait qu’est ce qu’être Français ?) Notre passé et notre histoire ? Salis par des maîtres à penser qui la révisent, sortent les actes de guerre du contexte de la guerre, travaillent leur réquisitoire en préférant souligner l’ignominie de la collaboration et de Vichy à la grandeur de la résistance, versant sur les plaies des banlieues l’analyse partiale de la guerre d’Algérie qui fait de chaque soldat français un bourreau, comme de l’huile sur le feu ; et dernièrement, faisant de tous les Français des négriers complices d’esclavagisme. L’Histoire de France « simplifiée ». Effectivement, comment aimer cette France de la lâcheté et du mépris, qui aime les dénonciations et les guerres « sales » (mais existe-t-il des guerres propres ?) ? Alors les minorités se réveillent et ne veulent plus adhérer à un pays qui les a oppressées et les oppresse – leur dit-on – encore. Les minorités veulent des dommages et intérêts. Notre ambition intime d’unité est-elle morte ? Ce sentiment que la France demeure la vocation de tous les Français, est là quelque part au fond de nous tous. Il fallait le faire durer, nous l’avons abandonné à la honte d’être français : surtout ne pas acculturer les nouveaux arrivants c’est incorrect, présomptueux, prétentieux ! Pourtant notre sentiment national est l’antidote. Nous pouvons et devons le ranimer pour le bien des « Français de base » ( !) et pour le bien des « Français nouveaux », ces frères qui nous aiment encore et aime les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Nous pouvons encore nous unir autour d’un projet national d’envergure reconquérant le cœur de chacun.

Voir l’article d’Alain Peyrefitte, « Une leçon », in le Figaro, 13 septembre 1998 Voir également le livre de Jean Sévilla, « Historiquement correct, pour en finir avec le passé unique », Editions Perrin, 2003

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