Dans nos démocraties dites développées les tabous (d’ordre anthropologique) ne cessent de reculer et les interdits (d’ordre juridiques) ne cessent de progresser.
La justice et la loi perdant leur autorité, notre société n’est viable qu’en plaçant des dispositifs de prévention de plus en plus contraignants : ainsi passe-t-on de la fin des tabous à la montée des interdits. Quand aucune règle a priori n’est intériorisée, quand les codes de civilité ne sont plus respectés et comme la sanction dans une société sans père voit sa légitimité contestée, c’est en amont de l’acte commis, au niveau des choix des conduites que la pression collective cherche à s’exercer : on notera tous les interdits sur les modes de consommation (alcool, tabac, diététique, Internet), les rapports entre les sexes (harcèlement sexuel), les relations de travail (zone floue du harcèlement moral).