L’affaire de la Sapienza : le retournement
Le laïcisme déchaîné qui secoue nos pays de vieille chrétienté serait-il en train de montrer malgré lui sa misère ? L’annulation par le pape Benoît XVI de sa visite à la prestigieuse université romaine de la Sapienza, suite à l’agitation d’une frange contestataire, a eu l’effet inverse de ce que cette frange escomptait. Le recteur de la Sapienza, université fondée en 1303 par le pape Boniface VII mais aujourd’hui sans étiquette confessionnelle, avait convié Benoît XVI à prononcer le 17 janvier, devant les étudiants, un discours sur le thème de la peine de mort. Dans l’établissement qui compte cent cinquante mille étudiants et cinq mille professeurs, un petit groupe de deux cents personnes, professeurs et étudiants confondus, s’opposa violemment à la visite prévue, au prétexte de la laïcité. L’immense majorité des autres n’entendait pas céder à leurs menaces. Constatant néanmoins « l’absence des conditions nécessaires à un accueil digne et tranquille », Benoît XVI fit savoir le 15 janvier qu’il renonçait à se rendre à la Sapienza.
Ruptures en chaîne
L’année 2007 fut placée sous le signe des ruptures, exemplaire de la dynamique de la mondialisation qui structure le XXIe siècle et qui est écartelée entre l’universalisation du marché et des technologies, d’une part, l’hétérogénéité des valeurs et l’exacerbation des identités, d’autre part. Depuis le XVIIe siècle, l’Occident a disposé d’un monopole sur les idéologies, les systèmes politiques, les organisations économiques et les technologies. Ce cycle historique prend fin et 2007 a multiplié les signes de ce basculement. Les Etats-Unis ont troqué leur statut d’hyperpuissance pour celui de grande puissance relative, confrontée comme les années 70 à une triple crise : diplomatique et stratégique, économique, politique et morale. Concurrence de puissance cultivant dictature et nationalisme, déchaînement de violence et de haine dans le monde arabo-musulman. Renouveau des utopies, des populismes et des régimes autoritaires hostiles au marché, avec pour symbole l’Amérique latine, partagée entre les modérés, rangés sous la bannière du Brésil de Lula, et le néocastrisme des émules de Chavez. Le capitalisme continue à prospérer mais le marché et la démocratie sont sur la défensive.
Réalisateur et ordinateur : voici le cinéma de demain, une « performance capture » !
« Un film, c’est le scénario contrarié par un tournage contrarié par un montage », disait François Truffaut. Ainsi, cette formule nous rappelle que le cinéma est un art de la concession, du compromis. L’américain Robert Zemeckis (Retour vers le futur, Qui veut la peau de Roger Rabbit ? Forrest Gump…) incarne, avec James Cameron, Steven Spielberg ou Peter Jackson, l’avant-garde technologique du cinéma. Si l’image de synthèse s’avère être la forme idéale pour générer ce nouveau cinéma, ce n’est pas dans la recherche d’un photoréalisme que réside le défi des cinéastes d’aujourd’hui, mais bien dans sa manière de concevoir une nouvelle façon de faire du cinéma. De ce fait, le cinéaste n’a pas inventé un outil à proprement parler, il a perfectionné une série d’outils et les a regroupés au sein d’un procédé, appelé la « performance capture », qui révolutionne de fond en comble la façon de faire un film. Tout d’abord, les collaborateurs du cinéaste sont chargés d’élaborer sur leurs ordinateurs les décors de l’histoire et le design des personnages. Puis vient l’utilisation de la « motion capture », technique qui consiste à recouvrir un acteur de capteurs électroniques destinés à plaquer ses moindres mouvements sur un double numérique créé par ordinateur. Cette technique, visant à accroître le réalisme comportemental de personnages virtuels, a été mise en lumière par le personnage de Gollum dans Le Seigneur des anneaux, de Peter Jackson. L’acteur de cinéma retrouve là une liberté physique inespérée et une intensité de jeu sur la durée que seul le théâtre pouvait lui procurer, puisque l’interprétation d’une séquence entière peut s’effectuer sans aucune pause. Ce n’est pas une caméra qui enregistre le travail de l’acteur, mais des centaines de capteurs placés à tous les endroits du corps. Cette performance, capturée par l’ordinateur, servira ensuite à animer les personnages créés plus tôt par les infographistes et à les faire évoluer dans les décors numériques.
Ecole : liberté de choix ?
Education, problème politique, impacts sur la société… l’école c’est la tension entre les choix individuels et les choix de société…
Le droit des parents à la liberté d’éducation de leurs enfants est une priorité « non négligeable ». En France, ce droit a l’apparence de la réalité, au moins plus qu’ailleurs en Europe. Cette réalité est-elle pour autant satisfaisante ? En particulier quand l’éducation (l’école et l’université) est considérée comme un service d’Etat ? Alors que la liberté de recrutement des enseignants est refusée aux chefs d’établissement ? Que l’enseignement catholique est contingenté à 20% des postes ? Et que les dirigeants de l’enseignement « privé » donnent l’impression d’aspirer davantage à l’aménagement du statu quo qu’à l’affirmation de leur différence ?
Euthanasie : la mort ambiguë
La loi « Fin de vie », dite loi, Leonetti, du 22 avril 2005 a été saluée pour avoir évité la légalisation de l’euthanasie. Cette loi souffre pourtant de graves ambiguïtés : la possibilité d’arrêter l’alimentation et les directives anticipées. On ne peut cesser de donner des soins à un mourant, mais celui-ci peut avoir demandé la fin de ses traitements, auxquels on associe l’alimentation et l’hydratation. La loi se soumet à la survalorisation du principe d’autonomie du malade aux dépens de la relation patient-médecin qui a toujours régi l’éthique du modèle hippocratique.
A quoi servent les députés ?
Pour préserver son rôle politique, le député français se mue en prestataire de services de proximité…dommage pour la République. Les assemblées parlementaires sont devenues le maillon faible du système politique. Chacun met en évidence leur «déclin» puis cette envie de « revaloriser » leur rôle. Pourtant, le député reste considéré comme l’acteur clé de la vie politique française. De plus, la décentralisation via l’essor des Régions, l’intégration européenne, l’irruption de la démocratie participative et du dialogue civil dans la politique n’ont entaché le crédit des parlementaires. Du côté des scrutins, la compétition entre les prétendants s’amplifie et la participation se maintient à un niveau très honorable.
SIDA, voici la réalité…fatalisme : Toujours pas de vaccin
La Journée mondiale contre le sida, le 1er décembre, permet chaque année de faire le point sur l’épidémie et les moyens de la combattre. Deux constats sautent aux yeux, l’un thérapeutique, l’autre épidémiologique. Concernant, la thérapeutique, on ne peut qu’être frappé de l’enrichissement continu de la panoplie médicamenteuse (les avancées liées à la vaccination étant remises à plus tard). Près de 25 médicaments antirétroviraux sont actuellement commercialisés et plusieurs s’apprêtent à les rejoindre : nouveaux inhibiteurs de la protéase, nouveaux inhibiteurs nucléosidiques ou non nucléosidiques de la transcriptase inverse, mais aussi nouvelles classes thérapeutiques : inhibiteurs de fusion, inhibiteurs de l’intégrase, antagonistes des co-récepteurs CCR5, sans compter les améliorations galéniques concernant les médicaments les plus anciens (l’an prochain un traitement consistant en un seul comprimé à prendre par jour sera même proposé !).
En Hollande, les soins palliatifs prennent le pas sur l’euthanasie
Les Néerlandais sont les premiers au monde à avoir légalisé l’euthanasie, en 2002. Les soins palliatifs sont-ils une alternative à l’euthanasie ? Cinq ans après l’entrée en vigueur de la loi sur l’euthanasie aux Pays-Bas, une évaluation montre que les médecins l’appliquent de moins en moins. En revanche, les patients en phase terminale choisissent de plus en plue de prendre des sédatifs jusqu’à ce que survienne la mort naturelle. D’après une majorité de médecins, la baisse des cas d’euthanasie est clairement liée à l’amélioration des soins pour les malades en phase terminale, observe le ministre de la santé, Jet Bussemaker.
Laurent Wauquiez, porte-parole du gouvernement, justifie la fin de « la rareté médiatique »
Le porte-parole du gouvernement écrit dans Commentaire, la prestigieuse revue trimestrielle dirigée par Jean-Claude Casanova. Une analyse de l’évolution de la communication politique à travers les siècles et les régimes. Sous le titre Nouveau siècle, nouvelle communication, il expose sa vision de la communication qui ressemble furieusement à celle de Nicolas Sarkozy. Selon l’un des élus les plus diplômés de France (normalien et énarque), le temps du secret, qui prévalait sous François Mitterrand et surtout Jacques Chirac, est révolu.
De la maternelle au bac: le coût de notre éducation
C’est 102 080 euros par élèves de la maternelle au bac.
L’an dernier, les dépenses liées à l’éducation ont représenté 121,4 milliards d’euros, soit 1920 euros par Français ou 7168 euros par élève ou étudiant, selon une note que vient de publier la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère de l’Education nationale. Depuis 1980, cette dépense globale a presque doublé en euros constants, avec une accélération des années 1990.