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6 – Livre du mois

Le blog vous présente une sélection de livre. Vous aimez le blog ? Vous aimerez surement les livres proposés, n’hésitez pas a laisser vos commentaires…

Chers imposteurs de Jean Bothorel

Jean Bothorel a publié au printemps « les nouveaux imposteurs » qui décrit d’une plume acérée les contours de l’intelligentsia du poncif représentée par Philippe Sollers, Bernard-Henri Lévy et Michel Onfray ces dit-il « étranges pontifes qui plastronnent dans les médias et dont nous ne savons plus s’il faut les identifier au monde du show-biz ou à celui de la Star Academy (…) ».

La fracture identitaire

Yvan Rioufol dit dans son bloc-notes au Figaro tout ce qui ne se dit pas. Son livre est bien dans l’esprit de ses chroniques : il parle tout haut de la fracture identitaire qui ébranle tout bas le fragile équilibre de la nation héritière d’une vieille histoire partagée. Aïe ! I »dentitaire », « nation » ! Aïe, aïe, aïe !!! Et bien non. Comme à son habitude la plume brillante d’Yvan Rioufol traite d’un sujet épineux avec une classe intellectuelle qui réveille nos consciences de citoyens et nos envies d’appartenir à un destin qui nous dépasse et nous réunit. Il démontre que poser la question du destin collectif de la nation n’est pas dégradant et qu’on doit pouvoir le faire autrement qu’en se bouchant le nez. Nos hommes politiques doivent poser les règles claires de gestion de l’hétérogénéité culturelle tout en offrant aux nationaux une continuité historique dans laquelle ils pourraient continuer de s’inscrire. On doit pouvoir aimer la France sans honte pour en faire la patrie d’adoption des nouveaux venus…

Nouveau regard sur la société française

de Michel Crozier, avec Bruno Tilliette

Michel Crozier est le fondateur du centre de sociologie des organisations du CNRS, il est membre de l’académie des sciences morales et politiques. Brunon Tilliette est sociologue.

C’est une autobiographie intellectuelle qui nous amène à connaître ce personnage atypique. Il est certainement à Bourdieu ce que Aron était à Sartre. Il y rappelle les valeurs qui ont toujours guidé son travail : la liberté, la responsabilité, la connaissance et le travail. Il se définit comme un « libéral au sens du 18ème siècle et au sens américain du terme » et se situant dans « une tradition fraçaise du gauchisme en parole et du conservatisme en réalité ». Mais pourquoi ce livre et pourquoi Michel Crozier ? C’est Bruno Tilliette son interlocuteur qui donne une réponse mûrement réfléchie : parce que (en) » nous disant ce à quoi il croit, Michel Crozier ne nous dit surtout pas ce qu’il faut penser, mais il tente par l’exemple, de nous montrer comment essayer de pense par nous-mêmes, comment trouver des repères dans un monde opaque et troublé, dans une société moderne que sa complexité rend confuse ».

Continuer l’Histoire

d’Hubert Védrine

C’est un essai alerte et irrité. Le résultat d’un long travail mélangeant réflecion personnelle, de lectures et d’entretiens avec nombre d’experts. « la France doit-elle changer de posture, d’idées face à la mondialisation ? » telle est la question centrale du livre de l’ancien secrétaire général de l’Elysée sous François Mitterrand devenu Ministre des Affaires étrangères sous la cohabitation Chirac-Jospin. Pour lui les occidentaux ont cur trop vite qu’ils avaient gagné la bataille de l’Histoire et que leurs valeurs s’imposeraient partout. Les Américains se cognent à la douleur de la puissance relative et les Européens ont du mal à sortir de l’ingénuité. En lieux et place d’une communauté internationale c’est un monde violent et instable qui émerge, bien plus hasardeux encore que les tentatives de descriptions multipolaires.

L’Etat schizo

de Martine Lombard

Cette agrégée de droit public directrice d’un master à Paris Panthéon-Assas, a également été directrice juridique du Groupe Air France et avocate d’entreprises publiques avant et pendant leur privatisation ; elle a participé à la mise en place d’autorités de régulation des anciens monopoles. Elle développe une thèse très étayée sur le fait que l’Etat aurait une double personnalité. Ainsi notre Etat se félicite du redressement d’Air France après l’avoir pratiquement acculé à la faillite ; il est fier de son TGV qui file à 514Km/h et se décharger sur les régions des petits trains non rentables et laisser le réseau ferré se dégrader ; il vante les mérites du service postal et songe à se débarrasser de ses 170000 bureaux de poste ; il chante les louanges de l’Europe mais se lamente bruyamment des conséquances des réformes qu’il a contribuées à lancer.

L’obscénité démocratique

de Régis Debray

Difficile et dense, il tire à boulet rouge sur le sommet de notre pensée unique. Pour lui la République est nue. Avec Nicolas Sarkozy, l’Etat finit de tomber de son piédestal -ce qui n’est ni complètement bon ni vraiment mauvais- mais souligne avec brio comment la République, si bien libérée de toute mise en scène, finit par sortir de scène tout court et par devenir ob-scène,selon le premier sens du mot. En effet il ne peut y avoir de pouvoir d’Etat sans théâtre, ors et ornements, justement sans piédestal rappelle Régis Debray -si si- ce que De Gaulle, traçant dans le « Fil de l’épée » le portrait d’un chef, nommait « prestige ».

Le Prince au miroir des médias. Machiavel 1513-2007

Machiavélique depuis près de 5 siècles le terme ne cesse d’être employé et le plus souvent dans un sens polémique et critique. C’est l’oeuvre d’un secrétaire florentin boudé par les Médicis qui a inspiré bon nombre de ceux qui ont tout fait pour conquérir et conserver le pouvoir. Quel est le sens du machiavélisme en ce début du 21ème siècle ? C’est la question que pose Jacques Rigaud partant d’un long parcours alterné entre les cercles du pouvoir et des médias. En effet, il a passé vingt ans au Conseil d’État, puis a dirigé le cabinet de Jacques Duhamel, ministre de la Culture, également PDG de RTL. Il est aussi l’auteur de plusieurs livres, dont Le Bénéfice de l’âge (Grasset, 1993) et L’Exception culturelle (Grasset, 1997).

"L’appétit du Futur – Voyage au coeur de la prospective".

de Charles de Courson

La peur de l’an 2000 puis les traumatismes issus des événements du début du 21ème siècle (catastrophes, terrorismes), en montrant la nécessité d’imaginer le futur pour mieux l’anticiper ont renouvelé dans l’opinion une grande curiosité de l’avenir. Jacques de Courson, consultant et enseignant en prospective territoriale a voulu dans ce livre mettre à disposition de chacun les outils lui mermattant d’explorer lui-même son propre avenir, celui d’un territoire ou d’une organisation humaine.

Moralement Correct

« Moralement Correct », Jean Sévilla, Perrin, 2007, 219

Après le « terrorisme intellectuel » et « historiquement correct » voici le troisième essai de Jean Sévilla.

Celui-ci analyse la crise intellectuelle et la crise des valeurs que traverse la France depuis les années 1970.

Auparavant, les Français vivaient sur des valeurs communes – elles étaient de droite ou de gauche, réactionnaires ou progressiste – mais elles étaient claires et offraient une cohérence. Aujourd’hui, c’est le relativisme absolu qui est érigé en unique valeur. Tout est tolérable sauf de dire que tout ne peut pas être vrai en même temps ici et là.

Une brève histoire de l’avenir

In extremis, nous vous proposons le livre de ce mois d’octobre 2007.

Il s’agit du livre de Jacques Attali, « une brève histoire de l’avenir ». Il part de cette certitude que le monde changera plus dans les cinquante prochaines années que dans les cinq derniers siècles.

Le niveau de vie des Français sera très sérieusement réduit par la charge de la dette que nous laissons à nos enfants, sans doute chercheront-ils à annuler cet effet par une inflation qui pénalisera les plus faibles. Et pourquoi ne pas imaginer qu’à terme le peuple français arrive même à refuser la démocratie qui les aura conduits à ce désastre ?

Beaucoup à gauche comme à droite en France comme ailleurs, se contentent de discourir sur la grandeur de la nation, d’agiter les menaces qui pèsent sur elle, de gérer le déclin parfaitement évitable, à la petite semaine en renvoyant les choix difficiles à leurs successeurs. De fait à l’échelle de nos petites vies, c’est un parti pris raisonnable : la France est assez riche pour sombrer lentement.