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3 – Economie

Rapport annuel de la Cour des Comptes : la précision du diagnostic, et la justesse du ton

Dans son rapport public annuel 20069, la Cour des comptes met en exergue la nécessité d’un redressement des finances publiques, cependant qu’elle interroge la question des relations financières entre l’Etat et les collectivités territoriales.

Et si la dépense publique française s’alignait au niveau des pays de la zone euro ?

…Si la dépense publique française était ramenée au niveau des pays de la zone euro, les Français réaliseraient une économie annuelle de 140 milliards d’euros,

L’industrie a-t-elle un avenir en Europe ?

L’industrie joue un rôle essentiel dans nos économies : elle emploie 34 millions de personnes dans l’Union européenne à 25, représente 75% des exportations et 80% des dépenses de recherche et de développement. Cependant, depuis les années 1970, l’emploi industriel recule constamment et depuis les années 1990, la concurrence des pays émergents, comme la Chine et l’Inde, a accentué le recul de l’industrie européenne et conduit à des délocalisations d’activités, surtout pour les produits à fort contenu technologique. En 10 ans, de 1995 à 2005, la part de l’emploi industriel dans l’emploi total est passé en Europe de 21,7% à 17,7%. Si l’on s’en tient à la France, cette part a reculé dans la même période de 19,5% à 14,8%. L’indice I.n.s.e.e. de la production industrielle a progressé de 4,5% entre 1995 et 2000 mais il stagne depuis (+ 0,4%). Un mouvement d’externalisation des services explique partiellement le recul de l’industrie, souligne le rapport, ainsi que le recours de plus en plus fréquent à l’intérim, mais une industrie forte reste nécessaire car le secteur des services, en pleine évolution, dépend largement d’elle.

Que faut-il faire pour l’industrie européenne ?

En regardant à la loupe les principaux pays européens, on peut constater qu’en dépit de ces contraintes, certains Etats ont conservé des politiques nationales. L’Allemagne a adopté l’année dernière une stratégie High Tech qui prévoir un financement de 15 milliards d’euro sur quatre ans dans 17 domaines d’innovation prioritaire, la France a annoncé cinq premiers programmes mobilisateurs pour l’innovation en 2006 et d’autres sont à l’étude. Les rapporteurs proposent d’assurer des conditions-cadre favorables à l’industrie, de renforcer l’effort en faveur de la recherche et de l’innovation avec un objectif de 3% du P.i.b. consacré à la recherche.

les causes d’une crise boursière

« Aujourd’hui, les blogs mondialisent les confidences ».

La tornade qui s’est abattue sur les marchés, Mardi 27 Février, est née d’un éternuement chinois* qu’une petite phrase d’un banquier central à la retraite a transformé en grippe boursière mondiale. Certes, le banquier se nomme Alan Geenspan et il a posé sa baguette de « Maestro » (son surnom) il y a un an. Il l’a reprise pour taper sur les doigts de son successeur, Ben Bernanke.

Croissance et richesse nationale

Inquiétant : 15,6% des salariés français ne perçoivent que le salaire minimum alors qu’ils ne sont que 0,8% en Espagne, 1,4% au Royaume-Uni, 2,1% aux Pays-Bas, 3,1% en Irlande et 5,5% au Portugal. Une « smicardisation » de la classe moyenne travaillant dans le privé qui a fait naître un sentiment de déclassement légitime chez une majorité de Français.

Plus inquiétant encore, selon une étude publiée en décembre 2006 par l’Office européen de statistiques Eurostat, le PIB par habitant de la France ne serait que de 8% supérieur à la moyenne de l’Europe des 25 Etats membres avec 25 500 euros, alors que les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark, la Belgique, le Royaume-Uni et la Suède se situeraient entre 15% et 25% au-dessus de la moyenne. L’Espagne qui, en 1995, avait un PIB par habitant inférieur de près de 50% à celui de la France, n’est plus aujourd’hui qu’à 10% du revenu moyen des Français.

D’où, évidemment la grande question… : la faute à qui ? la faute à quoi ?

« LE CHÔMAGE BAISSE mais son coût augmente

Combien coûte le chômage en France et quelle a été l’évolution de son coût ?
Une question qui en suscite immédiatement une autre : la baisse du chômage s’explique-t-elle par un regain prometteur d’activité, une meilleure efficacité des dispositifs de placements des travailleurs ou par une injection de milliards supplémentaires destinés à masquer l’ampleur du fléau ?
Pour répondre à cette question, il suffit de recenser l’ensemble des dépenses pour l’emploi publiées par le ministre de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement. Elles se répartissent en deux grandes catégories : les dépenses « actives » et les dépenses « passives ». Ces dernières comprennent les prestations accordées aux chômeurs et les incitations financières au retrait d’activité qui englobent les prestations versées dans le cadre des garanties de ressources, des allocations spéciales du Fonds national de l’emploi, les contrats de solidarité, le plan social de la sidérurgie, les aides au départ d’agriculteurs âgés et l’aide à la réinsertion des travailleurs étrangers.
Les dépenses « actives » sont l’ensemble des sommes consacrées à améliorer l’employabilité des salariés et à leur proposer un emploi : formations professionnelles, insertion professionnelle des jeunes, aides à l’aménagement du territoire, aides en faveur de l’artisanat, exonérations fiscales ou sociales liées à la création d’emploi, aide à la création d’entreprise pour les salariés privés d’emploi, travaux d’utilité collective, contrats emploi-activité, aides à la mobilité géographique, indemnisation du chômage partiel, subventions du Comité interministériel de restructuration industrielle (Cirl) et fonctionnement de l’ANPE.
On y ajoute enfin le coût des mesures liées à la réduction du temps de travail, des lois Robien de 1996 aux lois Aubry de 1998 et 2000, et aux allègements Fillon de 2003.

Les retraites complémentaires (AGIRC-AARCO)

C’est ce que révèlent les projections à horizon 2030 des retraites complémentaires AGIRC et AARCO avec des taux de manque à gagner de 25 à 30% pour les futurs retraités. L’enjeu est d’importance pour les salariés. La part de retraite complémentaire Aarco représente 30% de la pension d’un non-cadre, et celle d’Agirc 55 à 60% de la pension d’un cadre.

Quelle gestion… !

Plus l’Etat décentralise, plus il recrute de fonctionnaires dans les services dont, en principe, il n’a plus la responsabilité. En 2006, 1 846 personnes travaillaient dans le domaine de la formation professionnelle pour le compte de l’Etat et des régions alors qu’il s’agit, en principe, d’une compétence transférée aux régions ; mais un tiers de ces agents sont toujours des fonctionnaires de l’Etat. Que font-ils ? Mystère.

L’Industrie française en panne depuis 2 ans

Depuis début 2005 l’emploi s’y dégrade et l’investissement est à la traîne. La production est loin d’être dynamique, les exportations augmentent peu et l’emploi a continué de reculer. Une contre-performance qui prive la France depuis deux ans de son bon classement dans l’Europe. En Allemagne, c’est tout le contraire, les industriels tirent la croissance. Ce retournement reflète le manque de dynamisme de la production industrielle, en particulier dans le secteur automobile. Les industriels allemands ont préféré modérer les salaires et augmenter les exportations en réponse à la hausse de 73% des prix du pétrole en 2005. Les industriels français ont eux ajusté leur marge à la baisse pour préserver leur compétitivité-prix, ce qui limite leurs capacités d’investissement.