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3 – Economie

Le retournement du chômage

Le déficit de 3 milliards d’euros de la caisse d’assurance-chômage il y a trois ans se transformera en excédent de 4,6 milliards à la fin de cette année. Comme quoi les choses peuvent se retourner plus vite qu’on ne croit. Mais se réjouir de la baisse du chômage ne suffit pas.

Mesures gouvernementales d’incitation au travail

Accumulation des mesures gouvernementales d’incitation au travail dans un pays drogué aux 35 heures (deux salariés sur trois dans le privé et la totalité des fonctionnaires) : défiscalisation des heures supplémentaires, allongement de la durée de cotisation pour les retraites, invitation aux RMIstes (1,2 million d’allocataires, dont la majorité sont des célibataires de moins de 35 ans – notamment outre-mer) à sortir de cet état grâce au « revenu de solidarité active » imaginé par Martin Hirsch et, maintenant, obligation faite aux chômeurs de retrouver plus vite un emploi…

Revenu de Solidarité Active

Le gouvernement envisage avec prudence la création d’un nouveau revenu minimum (revenu de solidarité active) qui ne ferait pas obstacle au retour à l’emploi. L’intention est juste mais la méthode incertaine. Comment être certain d’atteindre les vrais nécessiteux ? Comment encourager l’emploi plutôt que la dépendance ? Comment suspendre les aides lorsqu’elles ne sont plus justifiées ?

Réforme des retraites : un double bonnet d’âne

Il faudrait que les pouvoirs publics aient fait clairement la distinction entre ce qui relève de la loi et ce qui relève de la négociation collective. La retraite par répartition n’a de sens qu’au droit national ; elle relève clairement de la loi, et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 – texte à valeur constitutionnelle- dispose que la loi doit être la même pour tous : il n’y a donc aucune place pour des régimes spéciaux dans le cadre de la répartition. En revanche, les fonds de pension permettent aux entreprises de rémunérer partiellement leurs employés sous forme d’un salaire différé : cela relève de la négociation de branche et d’entreprise, qui n’est pas l’affaire des pouvoirs publics.

Productivité : la France bien classée…oui mais…

Durant une période de quatre ans, de 2003 à 2006, des experts en mangement attachés au cabinet londonien Proudfoot Consulting ont mené une enquête sur la productivité de 250 entreprises dans 38 pays. Les résultats bruts placent la France en tête de la productivité, suivie de l’Australie et des Etats-Unis. Une nuance est à noter : d’une année à l’autre la performance française se dégrade. Les consultants anglais soulignent que « depuis 2003, on note une augmentation notoire du temps de travail improductif en France. » Il ne s’agit pas de vilipender encore les 35 heures, mais bien de mesurer le temps perdu au sein de l’entreprise.