blog-politique

blog-politique

Devenir français (2) : La pratique républicaine de l’assimilation

L’égalité devant la loi, telle fut l’intuition de Clermont-Tonnerre au début de la Constituante disant qu’il fallait tout refuser aux juifs comme nation et tout leur accorder comme individus. La même inspiration a fondé la doctrine de l’assimilation des fondateurs de la IIIème République inséparable d’une conception de l’unité nationale reposant sur l’éducation : la conscience de la solidarité passe par le partage d’une même langue et par la transmission d’un même patrimoine littéraire, intellectuel, historique, ensemble des références nécessaires à la communication et à l’exercice de la vie en commun.

L’éducation républicaine a évité l’écueil du « bourrage de crâne » en développant l’esprit critique fondé sur la raison. Ce schéma idéal s’opposait à la conception organiciste de la nation à base ethnique et religieuse de l’Ancien Régime, et affirmait l’autonomie de la personne qu’il affranchissait des déterminismes de sa naissance. Sans s’opposer au fait religieux en lui-même, il invitait le citoyen à utiliser son intelligence pour se détacher des croyances irrationnelles. Ce faisant il ne réglait pas tous les problèmes mais fixait les conditions de la démocratie. Ainsi l’assimilation est du côté du débat, l’intégration du côté de la négociation. Par la négociation, l’intégration cède peu à peu à toutes les revendications identitaires et procurent aux fondamentalistes de tous poils un levier inespéré pour imposer leur pouvoir. Par le débat et l’exercice de la raison, l’assimilation mobilise les énergies sur la définition du « plus grand dénominateur commun » qui transcende les différences, sur des valeurs d’avenir, parle et agit en unité et garantit la paix civile et la grandeur nationale. La citoyenneté et la liberté se construisent dans le respect et le conflit et non dans l’acceptation et la tolérance…

Voir l’article d’ Alain Gérard Slama, « L’intégration contre l’assimilation », in le Figaro, 19 janvier 2004

2 réponses à “Devenir français (2) : La pratique républicaine de l’assimilation

  1. momo

    J’espère que ce message vous parviendra, chapeau à Rachid qui nous (mon mari et moi) à émus aux larmes.Je ne trouve rien de plus à dire sinon que j’aimerai le compter parmi mes amis.
    Merci Rachid.

  2. Dr Chabal

    Merci à Momo, Vince et Racines pour nous avoir écrit leur sentiment sur la question républicaine essentielle et passionnante de l’identité française. Vous aussi chers internautes qui venez nous rendre visite, laissez-nous vos réactions ! Merci à tous.

Laisser une réponse


− quatre = 3