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Devenir français (3) : voulons-nous des quotas ?

Les politiques d’immigration réussies sont des politiques d’immigration maîtrisées. Elles sont maîtrisées si elles reposent sur un choix fondamental. Le premier choix consiste dans la solution française de l’égalité devant la loi : tous les immigrés quelques soient leurs motivations (droit d’asile, contrat d’entreprise, désir de changer de vie…) doivent être égaux devant la loi du pays d’accueil et implique qu’ils viennent avec l’intention d’en respecter les règles et les mœurs…

C’est la doctrine républicaine de l’assimilation. Elle ne nie pas la fidélité à la patrie d’origine et s’interdit d’intervenir dans la vie privée. Mais l’espace public, qui, par définition, appartient à tous doit être partagé dans les mêmes conditions par tous. Or depuis trois décennies, la France est en proie à des particularismes communautaires – en particulier islamiques – générateurs d’une intolérance qui suscite de plus en plus d’inquiétudes et qui nous interdit ce choix de l’égalité et nous conduit tout droit vers le deuxième choix … Le choix du multiculturalisme, a priori ouvert, et de la confrontation des différences. C’est le modèle américain, le fameux melting pot qui n’a jamais bien fonctionné et qui est aujourd’hui largement contesté tant le regain des tensions identitaires est vigoureux (cf. les travaux de Denis Lacorne, Directeur de Recherche FNSP/CERI). Avant d’adopter cette formule, il faut savoir que les Etats-Unis ont dû adopter une politique d’immigration extrêmement volontariste voire, selon les périodes, très contingentées : pour éviter des déséquilibres catastrophiques entre les communautés ethniques qui se partagent l’espace national, il leur a fallu mettre en place un système autoritaire de quotas de nordiques, de latins, d’africains, ou d’asiatiques. Les quotas, est-ce cela que nous voulons pour la France ?

Voir l’article d’ Alain Gérard Slama, « L’assimilation ou les quotas », in le Figaro Magasine, 14 septembre 2002

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