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Communautarisme et espace public (1) : Existe-t-il un bon et un mauvais communautarisme ?

Peut-on considérer que l’esprit communautariste peut être compatible avec les valeurs de la République ? Prenons l’exemple d’une histoire banale dans l’imagerie médiatique des banlieues : un jeune homme tué par un policier à la suite d’une interpellation. Le quartier s’enflamme immédiatement et irrationnellement. C’est à l’imam du quartier – comme il s’en est trouvé un à Roubaix – que l’Etat demande secours. Celui-ci parvient à calmer le jeu et évite que la ville toute entière ne bascule dans l’émeute. Dans cet exemple celui qui incarne une communauté locale – religieuses en l’occurrence – est celui qui a évité le dérapage. Mais on peut également prendre un autre imam, également représentant d’une communauté locale – comme il s’en est vu à Vénissieux – qui prononce un prêche encourageant à la haine et au djihad. Cet exemple prouve le contraire. Les deux attitudes se rencontrent dans la vraie vie.

Sur la base de ces deux cas, il y a en France ceux qui pensent qu’il faut combattre la seconde attitude et encourager la première, et ceux qui pensent que le « bon communautarisme » conduit inexorablement au « mauvais communautarisme ». Car tout ceci ne procède malheureusement pas de la bonne ou de la mauvaise intention. La vraie question est celle du pouvoir. En effet quel est l’avenir d’une société dont l’équilibre dépend des responsables communautaires ? S’appuyer sur les représentants des groupes sociaux à l’intérieur du pays suppose que l’Etat n’agit pas en faisant respecter la loi mais en négociant et en s’en remettant au bon vouloir des « chefs ». Quand on ne peut plus négocier, on menace et quand on ne peut plus menacer, on fait la guerre. La légalité républicaine est justement portée par des intermédiaires officiels garant de l’égalité de traitement. Les autorités républicaines (le maire, le commissaire de police, le juge, ou le maître d’école) n’ont aucun besoin de l’aide officieuse et partiale du chef de communauté. Sauf si, à l’image des socialistes ces 20 dernières années, on se borne à interpréter la délinquance en termes d’anomie sociale – absence de lois et de règles – et à considérer que ce n’est ni l’autorité, ni la sanction qui permettent de venir au bout de la révolte mais la prévention. Ajoutons à cela que nous devons distinguer le multiculturalisme de la diversité culturelle. Le multiculturalisme c’est soutenir et privilégier le ressourcement dans les langues et les cultures d’origines pour faciliter le passage à l’apprentissage de la langue et des modes de vie nationaux. Le multiculturalisme est une erreur aujourd’hui largement prouvée avec l’échec d’intégration de nombreux français issus de l’immigration de la deuxième génération. C’est donc moins le fait communautaire qui est aujourd’hui à redouter mais l’idéologie qui le porte : elle surestime les demandes sociales mal interprétées et encourage des mouvements marginaux de revendication. Si anomie il y a vraiment, la culture et l’organisation républicaine sont les seules réponses.

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