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Mickael Jackson, roi jusqu’à la caricature

« …Le plus grand vendeur de disque de l’histoire a en effet achevé sa carrière noyé dans un océan de dettes, qui a également englouti l’économie américaine et mondiale mais ne l’en a pas pour autant désintoxiquée. Michael Jackson a passé sa vie dans un monde imaginaire où Peter Pan s’est perdu, culte de l’enfance et pédophilie mêlés, à l’unisson d’un nouvel homme occidental qui refuse de grandir et d’assumer sa virilité. Prêtre sacrificiel d’une religion du métissage qui nie les races mais voit des racistes partout. Il était devenu le roi talentueux d’une musique rock qui s’était dépouillée de ses origines contestataires – le combat des Noirs pour l’égalité, puis la parodie de révolution des années 60, qui avait permis aux enfants de la bourgeoise de détruire les derniers obstacles au règne absolu du marché : famille, patrie, patriarcat, hiérarchisation culturelle et moral. Débarrassé de ses « archaïsmes », le capitalisme de séduction avait pu donner toute sa mesure. Une sexualité ostentatoire concrétisée par la main entre les jambes, mais suffisant pour séduire une jeunesse mondiale déculturée. Les monstres magnifiques de Thriller annonçaient à une classe moyenne occidentale fascinée par ce spectre morbide son cruel déclassement social et historique… »

by Eric Zemmour, in Le Figaro Magazine, 4 juillet 2009

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