« Nicolas Sarkozy rend les armes et rompt avec la rupture. Aux drôles de réformes conduites sur fond de drôle de crise Sur le plan intérieur, l’intervention efficace de l’Etat autour d’un plan de relance centré sur l’investissement, de mesures d’aides à l’automobile et à la construction, du soutien aux PME et du recours au chômage partiel permit de limiter la récession à 2.2% du PIB contre 4% dans la zone euro, et de contenir les destructions d’emplois. En revanche, elle déboucha sur un brouillage de la politique économique – du grand emprunt à la taxe carbone en passant par le retour du dirigisme –, qui se traduit par l’avortement de la reprise, avec une activité bridée à 1%, un taux de chômage supérieur à 10% , une perte de contrôle des finances publiques qui fait de la France le premier emprunteur d’Europe, en 2010, avec 454 milliards d’euros, devant l’Italie (393 milliards), l’Allemagne (386 milliards) et le Royaume-Uni (279 milliards).
La France de Nicolas Sarkozy renoue avec le syndrome chiraquien Le syndrome chiraquien associe l’exigence de la réforme au plan international et l’immobilisme intérieur. Elle se révèle aussi avide de changements à Bruxelles que prompte à céder aux conservations nationaux. Les fonctionnaires bénéficient d’un revenu de remplacement supérieur de plus de 10 points à celui des salariés du privé et d’une meilleure espérance de vie. »
by Nicolas Baverez, in Le Point, le 18 mars 2010