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Vive l’inflation et le contrôle des changes : le FMI devient iconoclaste

« A la faveur de la crise, Dominique Strauss-Kahn et Olivier Blanchard, l’économiste du Fonds, s’attaquent à l’idéologie dominante depuis vingt ans Longtemps considérée comme une illusion perverse, l’inflation pourrait-elle rendre notre sort meilleur, au même titre que la musique adoucit les mœurs ? Olivier Blanchard, l’économiste en chef du Fonds monétaire international, suggère ainsi aux banques centrales de relever à 4%, au lieu de 2%, leur objectif d’inflation. Dans un document qui se veut fondateur (Repenser la politique économique), le Français pose deux questions concrètes : « Les coûts nets de l’inflation sont-ils plus élevés avec un taux de 4%, par exemple, qu’avec la cible actuelle de 2% ? Est-il plus difficile de contrôler les anticipations (des agents économiques) à 4% qu’à 2% ? » La stabilité des prix, la libre circulation des capitaux, tout comme le retrait des Etats de la vie économique, constituaient le credo des organisations financières internationales et des gouvernements du G7. Ce qu’on a appelé « le consensus de Washington », selon l’expression créée en 1989 par l’économiste John Williamson. Ce corps de doctrine a servi de grammaire à la mondialisation qui a germé dès que la guerre froide a pris fin. Va-t-il s’effacer ? « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent » expliquait Edgar Faure pour justifier ses nombreuses volte-face sous la IVe et la Ve République. Pour sa part, Olivier Blanchard ne fait que tirer les leçons de la bourrasque qui secoue la planète économique depuis deux ans. Ainsi, les banques centrales ont-elles dû ramener leurs taux d’intérêt à zéro pour lutter contre la dépression. « Si elles avaient pu le faire, elles les auraient abaissées plus…de 3% à 5% encore pour ce qui est des Etats-Unis » souligne-t-il. Il est évidemment impossible d’avoir des taux négatifs : « Une inflation faible limite (don) les marges de manœuvres de la politique monétaire face à une récession déflationniste. » Ollivier Blanchard revendique l’étiquette de « néo-keynesien ». Il ne s’inquiète pas moins qu’il ait fallu recourir à des plans de relance budgétaires aussi massifs pour sortir de l’ornière. Les experts du FMI ne sont pas les seuls à prôner un surcroît d’inflation. Kenneth Rogoff, professeur à Harvard et ancien chef économiste du FMI, conseille à la Fed, la banque centrale américaine, d’opter pour un objectif d’inflation de 5% à 6% pendant quelques années, dans le but d’alléger le poids réel de la dette publique. Un argument que les économistes actuels du Fonds se gardent bien de mettre en avant ! »

mars 2010

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