« -ces moyens militaires ne permettent pas encore de projection extérieure, mais le budget militaire augmente de plus de 10 % annuellement. (L’incident, en mars 2009, autour de « l’impeccable », plusieurs navires chinois ont manœuvré très agressivement autour de navires scientifiques américains… Plus qu’un rappel des revendications chinoises sur l’ensemble de la mer de Chine du Sud, est une remise en cause des lois internationales sur la liberté de navigation dans l’espace maritime. – ces réserves financières sont des plus importantes et elle demande une plus grande participation aux décisions du FMI, mais elle entend contribuer très modestement à son financement, sur la base du revenu par habitant d’un pays en voie de développement. – elle participe au projet commercial Galiléo (lancée pour échapper à la dépendance américaine en matière de localisation et navigation par satellite), mais développent simultanément son propre projet à vocation militaire, aux dépens des partenaires européens. – ces investissements massifs à l’étranger dans les gisements de matières premières montrent que Pékin compte sur une reprise rapide des échanges, sur le retour de la mondialisation, avec de nouveaux avantages saisis entre-temps. La Chine entend bien profiter du coup porté au prestige des États-Unis. Reste à prendre conscience du nouveau modèle qu’elle veut imposer. Dans un monde qui redécouvre l’importance des états et du contrôle des gouvernements, la Chine qui recule sur le modèle démocratique occidental, acquiert une bonne longueur d’avance : – elle a noué des liens politiques économiques et militaires étroits avec des régimes totalitaires (Birmanie, Corée du Nord, Iran, Soudan, Zimbabwe). Chaque crise souligne un peu plus la méthode chinoise : se placer un médiateur incontournable sans modifier sensiblement la situation, et en profiter pour renforcer les intérêts de Pékin dans ces pays. – elle réduit progressivement à la subordination, à la quasi vassalité ou la dépendance de plusieurs états voisins, et séduit des pays en voie de développement plus lointain qui hésite entre démocratie et totalitarisme. – elle parvient à faire renoncer les pays démocratiques à la défense des droits de l’homme et à leurs idéaux. C’est à l’aune de ces « progrès », en face de ces nouvelles orientations que pourrait se dessiner le nouvel ordre mondial et l’avenir des nations. »
Futuribles : juin 2009