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Après le G 20 (Londres, Mars 2009)

« S’il veut garder la tête froide, le chroniqueur profane doit sans doute se borner à quelques observations de bon sens. La première, en effet, c’est que cette réunion a déjà eu le mérite de se tenir. A vingt et non plus à sept ou huit comme par le passé. C’est reconnaître que les pays « émergents », la Chine, l’Inde, le Brésil, ont les mêmes droits que les anciennes grandes puissances industrielles à participer aux affaires du monde et que tous ont des intérêts communs…(…) »

« La deuxième constatation, même si les Etats-Unis ne peuvent plus prétendre régenter le monde, est que, Barack Obama a été, par sa prestance et son charisme, la véritable vedette de ce show… Pour peser davantage, Nicolas Sarkozy a certes eu raison de souder à nouveau le couple franco-allemand, qui a obtenu satisfaction sur un certain nombre de ses revendications concernant la moralisation du capitalisme… Troisième constatation : il n’y avait pas d’antagonisme entre le désir de relance, exprimé par les USA, et celui de régulation porté par les Européens. Les deux vont être satisfaits. Le Fonds monétaire international disposera de crédits sensiblement accrus, ce qui renforcera son action ; les paradis fiscaux, les hedge funds, les agences de notation seront mieux surveillées, ce dont on ne peut bien évidemment que se réjouir… En revanche, quatrième constatation, aucune de ces décisions opportunes n’aura d’effet immédiat, au mieux, elles permettront, à l’avenir, d’éviter qu’une crise identique ne se renouvelle – sauf que les crises ne sont jamais identiques ! Suffiront-elles à rétablir la confiance, condition indispensable à la reprise, et dans combien de temps ? Nul ne le sait ; en attendant, beaucoup d’emplois disparaîtront et les chômeurs, de Caterpillar ou d’ailleurs, pourront continuer à maudire les hommes politiques et leurs illusoires promesses. Et c’est, enfin, la cinquième constatation : la politique semble avoir repris le primat sur l’économie et l’Etat sur le marché. Elle a en tout cas gagné le round de Londres… Porté naguère au pinacle par les libéraux, le marché est désormais voué aux gémonies, car il n’a pas su éviter un certain nombre d’abus, qui ont montré les dangers d’une déréglementation excessive… »

In La Lettre Parlementaire N° 1283 du 6 avril 2009 Par Guy Rossi-Landi

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