Un rapport de l’Assemblée nationale et la sortie du film « Les Bureaux de Dieu » plaident toujours plus en faveur de l’avortement
Ce n’est qu’une coïncidence, mais elle est éloquente de la volonté des partisans de l’avortement de maintenir constante la pression « pro-choice ». Le rapport de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, présenté le 29 octobre par la députée UMP Bérengère Poletti, demande ainsi « une offre en matière d’IVG (…) égale sur tout le territoire, une nouvelle revalorisation de l’acte, etc. » Un rapport qui va même jusqu’à suggérer que « les sages-femmes puissent prendre en charge globalement les jeunes femmes (pour) la contraception et l’IVG médicamenteuse ». Une sage-femme qui avorte : l’idée est si contradictoire qu’elle heurte la majorité de citoyens. Selon un sondage d’Alliance pour les droits de la vie (ADV), 56 % de Français considèrent que « ce n’est pas le rôle des sages-femmes de pratiquer l’IVG ». (…)
Dans un tel contexte, la sortie, le 5 novembre, du film de Claire Simon sur le Planning familial bénéficie d’un très large écho. Cela s’appelle « Les Bureaux de Dieu ». Si l’on comprend bien l’intention de la réalisatrice, les locaux du Planning, où des femmes de tous âges et de toutes conditions sociales viennent parler entre elles de ce qu’elle appelle « la vie avec leur corps », abritent de si merveilleux secrets de l’existence féminine et permettent de si extraordinaires décisions de libre choix, qu’il n’y a que Dieu qui puisse en être le gardien et le secrétaire… Rapporté à la réalité des choses : la demande d’aide pour tuer le petit homme qu’on sent en soi, ce titre de « Bureaux de Dieu » est un blasphème. Les actrices qui incarnent les visiteuses du Planning sont des non-professionnelles. Leur maladresse sert à dédramatiser tous ces entretiens, qui paraissent irréels. En face, en revanche, pour interpréter les volontaires du Planning, il y a des actrices de premier plan, notamment Nathalie Baye, Nicole Garcia et Isabelle Carré. La fleur des comédiennes françaises. Fleurs de cimetière ? Ce n’est pas l’avis de l’inspectrice générale de l’Education, Christine Juppé-Leblond, la « Madame Cinéma » de l’Education nationale, qui trouve ce film « utile et beau » et veut qu’il soit montré dans les établissements scolaires. Comme élément principal d’un DVD « pédagogique ».
Par Edouard Huber In Famille chrétienne N° 1608 du 8 au 14 novembre 2008