Printemps 2009
Résultats de l’enquête sur le changement de mentalité c’est la quatrième du genre depuis 1981..
L’individualisation progresse, mais pas l’individualisme. Cette transformation est sensible dans tous les domaines, des choix de vie privée jusqu’au rapport à la politique, la religion. Parler d’individualisation ne doit pas être confondu avec individualisme. L’individualisation correspond à une culture du choix, chacun affirmant son autonomie sa capacité d’orienter son action sans être contrôlé et contraint. La perte de prégnance du catholicisme sur les consciences, ce qu’on peut appeler le mouvement de sécularisation de la société, contribue fortement à cette affirmation de l’autonomie individuelle. Le respect de l’autonomie individuelle et la demande de permissivité concernant la vie privée sont de plus en plus fortement affirmées. Chacun veut avoir la maîtrise de sa vie et de sa sexualité, sans juger le comportement des autres. C’est pourquoi l’euthanasie, le divorce, l’avortement, l’homosexualité, pratique autrefois socialement ostracises, sont largement et de plus en plus, considérés comme des pratiques légitimes. Alors que les écarts pour tout ce qui concerne le vivre ensemble et l’organisation sociale sont beaucoup moins tolérées. Aujourd’hui les individus veulent construire une famille à travers leurs relations et leurs efforts de communication dans un couple égalitaire, accueillant et dialoguant avec des enfants dont il faut aussi respecter la personnalité. Attendant un épanouissement personnel de ces chaudes relations affectives, l’expérience de l’échec du couple conduit à de nouvelles expériences, dans l’espoir de trouver enfin une relation stable. L’individualisation peut aussi se lire dans les valeurs politiques et religieuses qui sont de plus en plus des constructions bricolées. Les valeurs de gauche et de droites sont aujourd’hui beaucoup plus en camaïeu qu’autrefois, chacun composant son mélange de convictions politiques, en général quelque peu décalé par rapport aux grands systèmes constitués. Il en va de même dans le domaine religieux. Les croyances des individus empruntent souvent à des univers très composite, elles sont très flottantes, et c’est seulement pour des minorités que l’intégration d’un système de pensée religieuse ou laïque colore l’ensemble de la vie et de l’action. Cette progression des valeurs d’individualisation n’est certainement pas près de s’arrêter. Dans tous les pays européen, même si chacun évolue à son rythme, en fonction de sa tradition et de sa dynamique culturelle, certains pays restant plus traditionnels et plus fidèle aux héritages, les autres étant davantage porteur de modernité recomposée. Les résultats sont présentés dans « la France à travers ses valeurs » sous la direction de Pierre Brechon et de Jean-François Tchernia, chez Armand Colin, 320 pages, 19 euros 90 on pourra aussi trouver des informations sur l’histoire de l’enquête sur valeurs – France.fr