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CRISE ET AVENIR EN CONFIANCE : en 40 ans, la récession a été 6 fois moins longue que l’expansion

Par Michel Godet*

« …Avec le recul, la crise de 2008-2009 apparaîtra bien plus forte qu’en 1975, 1993 ou 2003. Les financiers attirés par l’appât de gains aussi faciles que déraisonnables (à deux chiffres pour une croissance réelle de l’économie à un seul chiffre) ont entraîné presque tout le système dans leurs pratiques aventureuses de prêts sans garanties revendus sous forme de titres aux rendements aussi élevés que les risques associés… …C’est la dette publique qui va augmenter, c’est-à-dire les traites supplémentaires et finalement des impôts différés pour les générations futures. Il ne sert à rien d’aider une entreprise en difficulté, il faut d’abord changer ses dirigeants et en l’occurrence les banquiers qui ont fauté… Les crises sont porteuses d’espoir à condition d’avoir le courage des réformes qui s’imposent et de ne pas céder à la tentation de la fuite en avant. A cette condition, nous sommes confiants pour l’avenir des économies occidentales (…), c’est la leçon de l’histoire des fluctuations économiques.(…) »

« Au cours de ces 40 dernières années, les Etats-Unis comme l’Europe ont connu en moyenne respectivement six phases d’expansion de 24 trimestres successifs et autant de récession de 4 trimestres seulement. L’hiver de la récession est six fois moins long que les beaux jours de l’expansion. Il faut bien s’attendre à une croissance négative jusqu’à fin 2009, cependant, les dernières récessions ont été moins fortes que dans le passé. La prospérité de nos sociétés n’est pas en cause. Ainsi, en France, le niveau de vie par habitant a augmenté de 50 % depuis 1980, les logements insalubres, qui représentaient plus du quart du parc total, ont quasiment disparu des statistiques et nous avons gagné cinq années d’espérance de vie ! Bref, cessons de pleurer la bouche pleine et gardons confiance en l’avenir : nos enfants, devenus rares sur le marché du travail, seront plus que jamais convoités et vivront encore plus longtemps et mieux que nous : Quant à la dette, pour l’éponger de manière indolore, il faudra bien accepter un peu plus d’inflation, n’en déplaise aux rentiers… »

In AGIPI réféfences N° 63 du décembre 2008

  • Professeur au CNAM, Membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre et membre de l’Académie des technologies

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