« Samuel Huntington, professeur de sciences politiques et auteur du fameux « Choc des civilisations », est décédé vendredi à Martha’s Vineyard dans le Massachussetts. Il avait 81 ans. Huntington avait cessé d’enseigner en 20aprus cinquante-huit ans d’exercice à Harvard. Es recherches portaient sur le gouvernement américain, les politiques militaires, la stratégie relations entre civils et militaires, la démocratisation. Il considérait que dans le monde de l’après-guerre froide, les conflits viendraient moins des frictions idéologiques les nations que des différences culturelles et religieuses entre civilisations. Thèse qu’il défendait dans « Le Choc des civilisations ». »
« Il avait identifié des blocs de civilisations dans les pays occidentaux, en Amérique du Sud, dans le monde musulman, en Afrique, dans les pays orthodoxes, aux côtés des blocs hindou, japonais et chinois au sens large, incluant la Corée et le Vietnam. « Le Choc des civilisations » a notamment suscité un large débat sur les relations entre les mondes occidental et islamique, surtout après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Huntington avait déclaré lors d’un entretien à la revue « Islamica » en 2007 : « je maintiens que les identités, les antagonismes et les affiliations culturels joueront non seulement un rôle, mais un rôle majeur dans les relations entre Etats ». Cet ouvrage, paru en 1996, avait été traduit en 39 langues et avait inspiré l’école dite des néo-conservateurs américains, proche de George Walker Bush. En 2004, avec son livre « Qui sommes-n ? », Huntington avait aussi provoqué une polémique en arguant que l’afflux massif d’immigrés mexicains aux Etats-Unis menaçait l’identité et l’unité nationales. Outre « Le Choc des civilisations », son livre le plus célèbre, il avait écrit, en tout, dix-sept livres, dont « Political Order in Changing Societes », une analyse du développement politique économique des pays du tiers-monde, parue en 1969. Huntington avait travaillé à la Maison-Blanche, pour le Conseil de sécurité nationale de Jimmy Carter, en 1977 et 1978. »